Dans une tribune publiée par « Libération » ce 17 août, l’éditeur égyptien Aalam Wassef soutient l’interdiction du burkini par certains maires français, refusant toute attaque en « islamophobie » et expliquant qu’il en va même de la survie de l’islam, menacée par la mouvance extrémiste wahhabiste depuis plus de deux siècles, celle-là même qui a imposé ses règles en Arabie saoudite.
« Ne soyons pas naïfs sur le symbole de cette étoffe. » Dans une tribune publiée ce 17 août dans Libération, au sein d’un ensemble consacré au débat sur le burkini, l’éditeur égyptien Aalam Wassef revient sur l’idéologie cachée derrière cette tenue de bain islamique, celle d’une mouvance extrémiste de l’islam : le wahhabisme.
Non, les règles imposées par le wahhabisme n’ont rien à voir avec la liberté d’expression, explique-t-il en substance, rappelant comment la mouvance – appelée plus souvent « salafisme » – a progressivement imposé sa loi en Arabie saoudite. « Au milieu du XVIIIe siècle, début-t-il, quand il émerge en Arabie saoudite, le wahhabisme est immédiatement mis au ban de l’islam. Puritains autoproclamés, les wahhabis promeuvent en effet un rejet total et meurtrier de toute forme d’islam ou de pratique religieuse différente de la leur.«
Dans les années 70, poursuit Aalam Wassef, l’Arabie saoudite s’emploie à exporter son idéologie. On estime aujourd’hui que « 100 milliards de dollars » ont pu être investis pour propager le wahhabisme depuis cette époque, des efforts considérables pour réussir à s’imposer : « C’est à ce prix que le wahhabisme donne l’illusion d’être l’Islam ‘le plus authentique’, ‘le plus pur’. »
Au coeur de l’extrémisme de ces Saoudiens, il y a bien entendu la femme, qui ne peut ni sortir seule, ni conduire, ni évidemment montrer le moindre petit bout de son corps. Il y va de sa dignité, veulent faire croire les wahhabites, et surtout de celle de son mari. « Derrière le niqab ou le burkini, c’est aussi cela qui s’exporte en France« , souligne Aalam Wassef, combattant l’idée qu’il ne s’agirait là que d’une « mode » islamique.
L’éditeur, qui salue la décision des maires français d’interdire le burkini sur leur plage, veut également combattre l’idée que toute opposition à ce vêtement serait un acte « islamophobe » :
« Il est fréquent d’entendre que le niqab, le voile ou le burkini relèvent de « la liberté d’expression » ou du « droit des femmes à disposer de leur corps ». S’y opposer, c’est être « islamophobe », c’est-à-dire s’attaquer à tous les musulmans. L’objectif est naturellement que toute condamnation justifiée du wahhabisme institutionnel en particulier soit rapidement perçue et narrée comme visant les musulmans français en général. »
Face à tendance, Aalam Wassef le dit haut et fort : « Il n’y a aucune honte à condamner l’extrémisme islamiste et à lui barrer la route par tous les moyens légaux possibles. Il n’y a là rien de politiquement incorrect ou de comparable au discours raciste et antimusulman du Front national. » Pour lui, il en va même de la survie de l’islam, menacée par l’importance prise par le wahhabisme « depuis plus de deux siècles ».
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