Appel à la "discrétion" des musulmans : Chevènement dénonce une polémique "subalterne et stupide"

Invité ce 16 août au matin d’Europe 1, Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour prendre la tête de la Fondation pour les oeuvres de l’islam, est notamment venu répondre à la polémique suscitée par son appel aux musulmans à la « discrétion ». Une polémique « subalterne et stupide », juge-t-il, avant de re-développer son point de vue.

Il ne retire rien. Bien au contraire. Après son entretien accordé au Parisien, dans lequel il appelait les musulmans, en cette période trouble, à la « discrétion« , Jean-Pierre Chevènement est venu s’expliquer, ce matin, au micro d’Europe 1. Face à la polémique naissante provoquée par cet appel, l’ancien ministre de l’Intérieur assume. Ou ne se « dérobe pas« , selon son expression favorite.

Lui dénonce une polémique « subalterne et stupide«  face aux enjeux du moment. Mais tient tout de même à s’expliquer :

« J’ai repris l’expression de l’imam Tarek Oubrou (imam de la mosquée de Bordeaux, ndlr) qui a dit, à juste titre, que les musulmans seraient bien inspirés de faire preuve d’une certaine discrétion, comme tous les autres qui le font. On a demandé aux catholiques, aux juifs et aux protestants de faire preuve d’une certaine discrétion puisque dans l’espace public, c’est l’argumentation raisonnée qui l’emporte ».

Avant d’ajouter : « Il faut que chacun cherche à s’intégrer – j’emploie le mot – à la société française. L’intégration n’est pas un gros mot, ça veut dire avoir accès aux codes sociaux qui permettent l’exercice des libertés civiques (…) Il faut que ce soit la paix civile qui l’emporte. Je ne pense pas qu’il faille encourager les provocations de quelle que nature qu’elles soient. » 

Face à son intervieweur, le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), développe ainsi son idée de la République :

« Nous sommes une république laïque, nous distinguons un espace public, qui est un espace laïque dans lequel les citoyens, à égalité, quelle que soit leur origine ou leur religion, débattent si possible avec des arguments raisonnables, à la lumière de la raison naturelle pour définir ce qui est l’intérêt général. Et puis il y a l’espace religieux dans lequel chacun est libre.

La laïcité n’est pas dirigée contre la religion. La laïcité a pour but d’épanouir la spiritualité, elle est mal comprise aujourd’hui. La spiritualité peut se développer librement (…) mais dans l’espace public on s’efforce d’avoir recours à des arguments raisonnables. »

Un schéma républicain qui éclaire cet appel à la « discrétion« . Discrétion qui s’oppose à l’ostentation, comme le port du fameux burkini par exemple. 

Sur cette question d’ailleurs, le peut-être futur président de la Fondation pour les oeuvres de l’islam mélange liberté indivuelle et prise en compte des risques de troubles à l’ordre public. Ce qui donne : 

« Les gens sont libres de prendre leur bain, costumé ou non, il y en a même qui le prenne tout nu. (…) Ma position c’est la liberté. Sauf nécessité d’ordre public quand il y a la possibilité de heurts, comme il a pu s’en produire à Sisco. Le maire de Sisco comme celui de Cannes sont fondés à prendre ces arrêtés (…) pour assurer la tranquillité publique. » 

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