Le village de Bressolles prend un arrêté… anti-Pokémon Go

Jugeant le jeu dangereux pour de multiples raisons, le maire de Bressolles, dans l’Ain, a pris un arrêté municipal pour obliger la firme californienne à « retirer » ses Pokémon du village…

Bressolles, ses 800 habitants et… son arrêté anti-Pokémon. Le maire de ce village de l’Ain a en effet décidé le 9 août de sévir contre le phénomène mondial Pokémon Go qui, à ses yeux, représente moult dangers. Il a donc pris un arrêté pour interdire « l’implantation virtuelle de personnages Pokémon » sur sa commune et demande à The Pokemon Compagny et à Niantic, la firme californienne qui a développé le jeu, de respecter cet arrêté… en ne faisant plus apparaître de petits personnages sur le territoire de Bressolles.

Voici l’arrêté, tweeté par le journaliste Paul Larrouturou : 

Un maire tente d’arrêter une vague mondiale avec un arrêté pour son village de 800 habitants. #PokemonGo #Bressolles pic.twitter.com/dvYfjCFIuP

— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou) 14 août 2016

Le maire, Fabrice Beauvois, s’inquiète ainsi de « l’inattention des piétons et conducteurs de véhicules visionnant leur téléphone » en recherchant des Pokémon ; estime que « cette situation peut favoriser en soirée et la nuit la constitution de groupes dont il convient de prévenir l’émergence » ; considère qu’il y a une « propagation contagieuse et anarchique du phénomène » et s’inquiète de « l’addiction dangereuse que représente ce jeu vis-à-vis des jeunes populations« . Résultat, oust Pokémon Go !

Petit rappel pour ceux qui n’auraient pas encore tout à fait saisi en quoi consiste le jeu : grâce à la géolocalisation du téléphone, Pokémon Go place votre personnage dans une carte de votre environnement réel. Grâce à la « réalité augmentée », l’appareil photo de votre smartphone vous sert alors de radar, faisant apparaître les Pokémon dans votre « vrai » univers, toujours sur l’écran du téléphone. Autrement dit, les villageois de Bressolles peuvent voir apparaître sur leurs mobiles des Pikachu virtuels à capturer mais bel et bien représentés à côté de la mairie, la Poste ou encore l’école… Ce que souhaite empêcher le maire.

Ces Pokémon intrusifs ont déjà pu poser problème en apparaissant dans des lieux particulièrement inopportuns comme le mémorial de l’Holocauste à Washington. A Paris, la chasse aux Pokémon dans le cimetière du Père Lachaise avait également provoqué l’indignation de certains. 

Mais est-il possible de faire supprimer ces Pokémons par Niantic ? Comme le rappelle le Lab, la fondation gérant l’ossuaire de Douaumont, site historique commémoratif de la Première Guerre mondiale, a déjà formulé une demande de ce type, et a obtenu gain de cause. Le Pokéstop (point de ravitaillement en matériel) et l’arène (lieu de combat) ont été supprimés. C’est bien le besoin de préserver l’esprit de recueillement du lieu qui avait été pris en compte… Pas sûr que les arguments du maire de Bressolles, eux, fassent mouche.

 

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