Le week-end en Haute-Corse a été marqué par une violente rixe entre communautés corse et maghrébine sur la plage de Sisco. Des photos d’un groupe de femmes en train de se baigner semble, selon les premiers témoignages, avoir déclenché les affrontements. Entre 300 et 500 Corses se sont rassemblés à Bastia dimanche aux cris de : « Aux armes, on va monter parce qu’on est chez nous ! »
Une rixe a éclaté samedi 13 août sur la plage de Sisco, en Corse, entre communautés corse et maghrébine, faisant quatre blessés, selon le ministère de l’Intérieur. Tous sont depuis sortis de l’hôpital mais le retour au calme reste fragile en Haute-Corse. Entre 300 et 500 personnes, selon les témoignages, se sont réunies à Bastia dimanche pour protester après ces débordements, aux cris de : « Aux armes, on va monter parce qu’on chez nous ! » Certains ont pris la direction de Lupino, un quartier où réside une importante communauté musulmane et où les manifestants pensaient trouver l’un des jeunes impliqués dans la rixe, en vain. Le cortège s’est dispersé après des affrontements avec la police.
Ce lundi, les questions restent nombreuses sur les causes de la bagarre. Selon les premiers témoignages, une vive altercation a d’abord opposé trois familles musulmanes à des touristes, accusés de prendre en photo leurs épouses, « voilées » selon des témoins, en « burkini« selon d’autres, ce qui a provoqué des échanges musclés. Un adolescent du village de Sisco a ensuite à son tour été accusé d’avoir pris des clichés et des vidéos de la scène, et a été rossé, raconte Le Monde. Après « des jets de cailloux et de bouteilles de part et d’autre », plusieurs parents du village alertés se sont précipités sur place. C’est là que la bagarre a largement dégénéré. L’un des villageois a reçu deux flèches de fusil-harpon.
La mère du garçon qui a pris les photos a témoigné sur Europe 1 :
« Mon fils avait un appareil photo en sa possession et prenait des photos de la plage. Il y avait cette famille de Maghrébins. Cette famille se baignait en burqa, une tenue que l’on a pas l’habitude de voir. Mon fils faisait des selfies, des trucs de jeunes, il a 18 ans. En fait il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment »
Elle assure ensuite que les hommes « ont bondi sur les rochers » en demandant à son fils d’arrêter, puis ils se seraient « mis à trois pour le tabasser » en « brandissant un couteau pour lui faire mal« . C’est après que les autres villageois sont arrivés.
Décrivant un « climat très lourd« , le maire a raconté, toujours au micro d’Europe 1 :
« Il y avait des touristes qui prenaient des photos de paysages, et puis il y a eu l’altercation entre un Maghrébin avec ces personnes. […] Un des gosses a dit : ‘on est libre de prendre des photos’. Après, ça a été très très dur. Les Méditerranéens, et les Corses en particulier, ont le sang chaud. »
Cent policiers et gendarmes ont été envoyés sur place pour ramener le calme. La section de recherches d’Ajaccio a été saisie de l’enquête. Bernard Cazeneuve a assuré dans un communiqué vouloir « faire toute la lumière sur ces faits intolérables et en interpeller les auteurs« .
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