Voici la nouvelle réflexion de Nicolas Sarkozy sur le droit du sol, version août 2016. Une remise en cause de ce principe qu’il considérait il y a quelques temps comme un élément fondamental de l’histoire française…
Les traditionnelles « confidences » de Nicolas Sarkozy dans Valeurs actuelles sont arrivées, cru 2016. Ou plutôt 2017, puisque toutes ses réflexions font office d’avant-première avant son lancement officiel dans la campagne pour la primaire. S’il minaude encore – sa déclaration de candidature se fera avant le 25 août, lorsqu’il devra quitter la présidence du parti – les intentions sont évidentes. Comme en 2014 avant son retour en politique et comme en 2015 avant la sortie de son livre (un nouvel ouvrage est d’ailleurs dans les tuyaux), Sarkozy reçoit Valeurs actuelles durant ses vacances au cap Nègre, cajole la droite de sa droite et affirme sa position concernant le droit du sol. Mais laquelle d’ailleurs ? Car depuis 2012, on a du mal à suivre l’ancien président de la République.
C’est en juin 2015 que Sarkozy franchit un premier pas dans sa remise en cause du principe de droit du sol, qui veut qu’un enfant né en France de parents étrangers puisse obtenir la nationalité française à sa majorité. Le 13 juin, devant les nouveaux adhérents du parti, Sarkozy se dit prêt à rouvrir un débat qu’il avait pourtant lui-même fermé en 2012 en martelant : « J’ai été tout à fait constant sur cette position, même quand cela peut nous poser des problèmes. Le droit du sol, c’est la France« . A l’époque, il en avait fait un marqueur fort contre le Front national, le considérant comme une « tradition française« . Ce temps est révolu.
En septembre 2015, dans le Figaro, Sarkozy va plus loin et commence à énumérer des cas où le droit du sol pourrait être remis en cause : « Si les parents sont en situation irrégulière au moment de la naissance ; si l’intéressé s’est livré à des activités terroristes ou à des actes de délinquances... »
Dans son ouvrage La France pour la vie publié en janvier 2016, le voilà en train de vanter, comme en 2012, le droit du sol à la française : « Un enfant né en France est Français. C’est notre histoire. Je crois que, en la remettant en cause, nous créerions les conditions d’un débat malsain, biaisé, politicien, qui se retournera contre nous, en nous empêchant, finalement d’agir. » Et pourtant, girouette suprême, à peine quelques lignes plus loin, le même explique qu’il compte bel et bien trouver des exceptions à cette règle ! La notion de « présomption de nationalité » apparaît sous sa plume. Il écrit :
« Ainsi un enfant né en France de parents étrangers serait, à sa majorité, « présumé français ». S’il n’est à ce moment pas convaincu d’activités terroristes ou de faits graves et réitérés de délinquance ou encore si ses parents étaient en situation irrégulière à sa naissance, il deviendra français ; dans le cas contraire la « présomption » tomberait. »
C’est sur ce dernier point que Nicolas Sarkozy va choisir d’insister ce 11 août dans Valeurs actuelles. Il ne rappelle plus la « tradition » ou « l’histoire française » mais souligne la non-automaticité du droit du sol :
« Je suis contre sa suppression [le droit du sol, ndlr] mais pour sa modification assez substantielle. Je veux qu’on le garde, mais pas de manière automatique. Il fraudra créer une présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu’un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance. »
Les choses sont dites… jusqu’à la prochaine inflexion ?
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