Le Trump du jour : le candidat républicain évoque les armes à feux pour contrer Hillary Clinton

Donald Trump a déclaré mardi 9 août que le second amendement – celui qui régit le droit de porter une arme – pouvait être une solution pour contrer Hillary Clinton, semblant appeler à la violence contre sa rivale démocrate. Ses sous-titres n’y ont rien changé…

Le candidat républicain révèle encore une fois un dangereux penchant pour la violence. Au lendemain d’un discours économique témoignant de sa volonté de redonner crédit à sa campagne, le Trump des grands jours est ressorti. Ce mardi 9 août, lors d’un rassemblement à Wilmington en Caroline du Nord, le candidat a accusé Clinton de vouloir supprimer le second amendement – celui qui légalise le port d’armes – et de souhaiter choisir des juges à la cour suprême qui l’appuieraient dans cette optique. Il a donc évoqué une solution radicale pour l’en empêcher :

« Hillary veut abolir le deuxième amendement. Si elle est en mesure de choisir ses juges, il n’y a rien que vous pourrez faire, les gars… Quoique avec le second amendement, il y a peut être une solution, je ne sais pas… » 

Trump laisse alors sa phrase en suspens, semblant en appeler implicitement à l’utilisation des armes contre son adversaire.

Le camp Clinton a immédiatement réagi à cette insinuation haineuse : « Ce que dit Trump est dangereux« , a déclaré Robby Mook, le directeur de campagne de la démocrate. « Quelqu’un qui cherche à devenir le président des Etats-Unis ne devrait en aucune façon suggérer la violence« .Le sénateur démocrate du Connecticut Chris Murphy a sermonné Trump : « Ce n’est pas un jeu M. Trump. Des gens instables avec des armes puissantes vous écoutent« . Côté médias, le Daily News, qui soutient Clinton, a titré ce matin : « Ce n’est plus une blague« , invitant Trump à cesser sa campagne ou le parti républicain à l’abandonner.

De New York ce matin pic.twitter.com/xiHQ8zrQu8

— LAURENCE HAIM (@lauhaim) 10 août 2016

Le candidat républicain a également provoqué l’embarras dans son propos camp, obligeant certains de ses partisans tels que le sénateur Jeff Sessions – qui a déclaré qu’il ne pensait pas cette déclaration « sérieuse »– , à faire les sous-titres pour lui.

Des médias « malhonnêtes »

L’équipe de campagne de Trump, qui décidemment se donne beaucoup de mal pour couvrir les bourdes à répétition du candidat, a publié ce mercredi 10 août une contre-offensive intitulée « Communiqué de la campagne Trump sur les médias malhonnêtes« . Jason Miller, porte-parole de Trump, y souligne que les insinuations du candidat ne sont qu’une tentative d’unification des « défenseurs du deuxième amendement qui ont un état d’esprit extraordinaire et sont incroyablement unis, ce qui leur donne une grande puissance politique« . Le candidat a également personnellement balayé le scandale sur Fox News en assurant que ses propos étaient destinés à « un puissant mouvement politique, le mouvement du deuxième amendement » et qu’ils ne pouvaient donner lieu à « d’autres interprétations que politiques« . Trump est par ailleurs officiellement soutenu dans cette polémique par le NRA, puissant lobby des armes à feu aux Etats-Unis.

#Fact: The #2ndAmendment is on the ballot this November. ALL #2A supporters must unite to defeat @HillaryClinton #NeverHillary

— NRA (@NRA) 9 août 2016

Un enjeu stratégique et légal de taille

Le second amendement, qui garantit la légalité de la possession d’armes à feu pour les citoyens américains, est dans le viseur d’Hillary Clinton. Et l’enjeu est grand : seuls les juges suprêmes seraient à même d’annuler ou de modifier cet amendement. Or, un poste décisif est vacant à la cour suprême depuis le décès en février dernier du juge ultra-conservateur Antonin Scalia. La plus haute juridiction des Etats-Unis est donc depuis divisée entre quatre progressistes plutôt favorables à la modification du second amendement et quatre conservateurs défenseurs des armes à feu. Merrick Garland, le juge proposé par Barack Obama pour reprendre le poste d’Antonin Scalia, ayant vu a candidature bloquée par le sénat, il reviendra au successeur de l’actuel président de nommer un nouveau candidat. A cinq contre quatre, le nouveau juge sera alors en mesure de faire peser la balance dans le sens du maintien de la légalité des armes à feu ou dans celui de leur interdiction.

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