Blanchiment de fraude fiscale : quand le fils Balkany essaie (en vain) de couvrir papa-maman

En mai dernier, le fils des Balkany était lui aussi mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale » dans l’affaire de la villa de Marrakech qui vaut à ses parents, accusés de l’avoir dissimulée au fisc, des poursuites judiciaires. Les motivations de cette mise en examen étaient restées floues. Mediapart en révèle ce mardi 9 août les contours…

Bien essayé. Voyant ses parents successivement poursuivis par la justice dans l’affaire du riad de Marrakech pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption passive » et « blanchiment de corruption » (pour papa) et « blanchiment de fraude fiscale » (pour maman), Alexandre Balkany se serait mis en tête d’agir. Interrogé par les juges en charge du dossier, il aurait ainsi « servi » une drôle d’explication. « C’est lui, Alexandre, qui louait la villa à l’année auprès d’une banale SCI marocaine et la mettait à disposition de ses parents, sortes d’invités permanents« , révèle Mediapart ce mercredi 9 août. Version corroborée par ces derniers, élus depuis plus d’une décennie à la tête de Levallois-Perret, en région parisienne.

Peu convaincus, les juges – qui soupçonnent les Balkany d’avoir dissimulé à l’Etat qu’ils étaient les véritables propriétaires de la luxueuse demeure marocaine – décident en mai dernier de mettre à son tour en examen le rejeton de la famille pour « blanchiment de fraude fiscale. » Si cette décision avait été rendue publique par l’AFP, peu de détails avaient filtré jusqu’ici sur ses motivations. Elles valent pourtant le détour. 

De nombreuses incohérences émaillent en effet la version du fils Balkany selon les informations de Mediapart. Au regard d’abord des deux baux locatifs qu’Alexandre dit avoir signé en 2011 (pour une durée de trois ans) et en 2014 avec la SCI gérante de la villa. Des contrats de location qu’il a lui-même transmis aux juges et qui seraient à l’origine de sa mise en examen. Car lesdits documents seraient tout simplement… « fictifs« . 

Dans la famille Balkany, je demande le fils

Voilà pourquoi : Alexandre Balkany soutient depuis sa première audition en 2015 qu’il a introduit ses parents dans le riad en 2011. Or, depuis 2009, la SCI censée lui louer la villa est détenue par une société panaméenne (qui a déboursé 5,8 millions d’euros pour acheter la villa) dont l’ayant droit économique n’est autre que Jean-Pierre Aubry, le bras droit de son père à Levallois. Une information que le jeune homme de 36 ans dit alors ignorer et avoir découvert grâce à la presse. 

Il aurait pu cependant se douter que quelque chose n’allait pas. Car Alexandre ne paie pas tous ses loyers et finit par accumuler auprès de la SCI une dette de 80.000 euros. Malgré cela, il voit son bail renouvelé en 2014. « Le propriétaire vous a fait cadeau de la moitié des loyers [sur le premier contrat, ndlr] et vous a renouvelé le bail en 2014″, s’étonne par conséquent le magistrat instructeur selon Mediapart.

Des fauteuils et des canapés suspects

Mais ce n’est pas tout. Alors que les Balkany (père et mère) sont théoriquement introduits en 2011 dans la villa, Isabelle Balkany achetait dès 2009 des canapés et des fauteuils qu’elle faisait directement livrer sur les lieux pour un montant de 41.000 euros. Soit deux ans avant de prendre officiellement possession de la demeure… « J’en tombe de ma chaise », soupire Alexandre devant les juges. Il ne doit pas être le seul…

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