Molex : les 191 licenciements étaient "sans cause réelle ni sérieuse"

La cour d’appel de Toulouse a jugé ce mardi 9 août « sans cause réelle ni sérieuse » le licenciement de 191 anciens salariés de l’usine Molex de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne. Une victoire après sept ans de bataille judiciaire et la brusque fermeture de l’usine de composants électroniques en octobre 2009.

Depuis la fermeture de leur usine, en octobre 2009, ils n’ont cessé de se battre. Le combat des anciens salariés du site Molex de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne, a fini par payer. La cour d’appel de Toulouse a jugé ce mardi 9 août « sans cause réelle ni sérieuse » le licenciement de 191 d’entre eux et leur a accordé 7 millions d’euros d’indemnités au total, un peu moins que les 10 millions d’euros initialement fixés, a indiqué leur avocat, Me Jean-Marc Denjean. Soit des indemnités allant de 7.200 euros pour un travailleur à mi-temps à 80.000 euros. 

Une décision qui confirme le jugement des prud’hommes de Toulouse qui avait également déclaré en 2014 les licenciements abusifs. Dans un contexte de désindustrialisation française, Molex – fabriquant américain de composants électroniques – était devenu « un nouveau symbole de ces entreprises jugées rentables, mais sacrifiées sur décision étrangère au nom d’une logique financière globale échappant au personnel et aux communes frappés », explique en effet à l’époque le magazine Challenges. Ce que n’a pas manqué de souligner la cour d’appel de Toulouse. La décision de fermer l’usine a été prise « alors que le secteur n’était pas en difficulté », a-t-elle de fait noté.

Molex 7 ans de bataille judiciaire

Après sept ans de bataille judiciaire, les magistrats ont donc reconnu que Molex avait agi avec une « légèreté blâmable. » Deux ex cadres du groupe ont d’ailleurs été condamnés en 2010 à 6 mois d’emprisonnement avec sursis pour délit d’entrave au CE là encore par le tribunal correctionnel de Toulouse. Les intéressés n’ayant ni consulté ni informé les représentants du personnel avant d’annoncer en 2008 la fermeture du site. « Les salariés ont besoin de reconnaissance », avait ainsi confié un ancien délégué syndical au micro de France Bleu quelques heures avant le rendu du jugement. Ils semblent l’avoir obtenu. La direction de Molex a toutefois deux mois pour se pourvoir en cassation…

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