Cinquante républicains ayant exercé au département d’Etat ou à celui de la Défense sous les présidences de Richard Nixon jusqu’à George.W. Bush, ont publié le 8 août une lettre qui dézingue le candidat de leur parti, Donald Trump. Un nouveau coup après une série de critiques formulées récemment par des membres du Grand Old Party.
« Aucun de nous ne votera pour Donald Trump« , écrivent les 50 républicains dans une lettre publiée ce lundi 8 août dans le New York Times. Des dissidents de plus parmi ceux censés appuyer la candidature de Trump à la Maison blanche. Les 50 signataires, anciennement experts ministériels en sécurité nationale ou en matière de défense, affirment ainsi que « Donald Trump n’a pas la personnalité, les valeurs ou l’expérience pour être président« .
Ils dénoncent les faiblesses d’un candidat qui ne semble « pas connaître les aspects élémentaires de la Constitution américaine » et dont la présidence « affaiblirait l’autorité morale des Etats Unis dans le monde« . Accusant Donald Trump d’avoir éloigné les alliés des Etats-Unis « les plus proches en raison de son comportement fantasque« , les auteurs de la lettre soulignent que les « particularités » du candidat « sont dangereuses chez un individu qui voudrait devenir président et commandant en chef, ayant la responsabilité de l’arsenal nucléaire américain. » Reprenant à leur compte certains arguments de la rivale démocrate de Trump, Hillary Clinton, les 50 républicains poursuivent : « Donald Trump ne fait preuve ni de discipline, ni de maîtrise de lui-même (…), il est incapable de tolérer les critiques personnelles« .
Ancien conseiller légal de Condoleezza Rice au ministère des Affaires étrangères, et signataire de la lettre, John B. Bellinger explique la logique de ce texte au New York Times : « Nous avons choisi de mettre l’accent sur l’aptitude de Trump dans sa campagne présidentielle, et non pas sur ses positions de fond ». Il précise que parmi les signataires de la lettre, « certain vont voter pour » Hillary Clinton, et que « d’autres ne voteront pas, mais que tous s’accordent sur le fait que Trump n’est pas qualifié et pourrait être dangereux« .
Le candidat républicain en question a répondu ce mardi 9 août dans un communiqué, tentant de discréditer les 50 républicains. Il leur reproche « d’être les auteurs des décisions désastreuses d’envahir l’Irak, de permettre à des Américains de mourir à Benghazi et d’être ceux qui ont permis l’ascension de l’EI« . « Je propose une meilleure vision pour notre pays et notre politiques étrangère, une vision qui n’est pas celle d’une famille régnante en politique« , a-t-il ajouté.
Si certains membres du parti républicain s’étaient déjà opposés aux idéaux du milliardaire, et ce dès le début de la course à la Maison blanche, les voix dissonantes n’ont cependant jamais été aussi nombreuses au sein du Grand Old Party. Ainsi, le parlementaire Richard Hanna a récemment qualifié Trump de « honte nationale« , ajoutant qu’en novembre il ne voterai pas pour son candidat mais pour… Hillary Clinton.
Le divorce entre Trump et ses supposés soutiens a été acté après son altercation avec la famille Khan, un couple américain musulman dont le fils est mort au combat .Le sénateur républicain John McCain est allé jusqu’à enjoindre Donald Trump à « donner l’exemple« , déclarant dans un communiqué le 1er août que l’investiture du candidat par le parti « ne lui donne par le droits de diffamer les meilleurs d’entre nous« .
Parmi les auteurs de l’appel anti-Trump de ce 8 août, nombreux avaient déjà, en mars dernier, participé à la rédaction d’une lettre appelant à s’opposer à la candidature du magnat de l’immobilier.
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