Elle se disait prête à commettre un attentat en France : une ado de 16 ans mise en examen

Après l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray, commis par deux très jeunes hommes de 19 ans le 26 juillet dernier, un nouveau cas de djihad adolescent surgit dans l’actualité avec l’arrestation jeudi 4 août d’une jeune fille de 16 ans à Melun, en Seine-et-Marne, qui se disait sur la messagerie cryptée Telegram prête, elle-aussi, à passer à l’acte en France…

Le djihad des adolescents. Il y a quelques mois, plusieurs jeunes filles, âgées de 14 à 19 ans, se faisaient remarquer pour des velléités de départ en Syrie, où elles auraient pu suivre la destinée de leur idole, Mohamed Merah, le tueur en scooter de Toulouse. Si certaines ont réussi à partir, d’autres ont été arrêtées in extremis, à l’instar de Léa, suivie par le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), de Dounia Bouzar. Officiellement repentie, l’adolescente projetait en réalité à ses dires de mourir en martyr. « Bah je vais me faire sauter en kamikaze en France In Sha Allah si je peut pas partir (sic) », expliquait-elle par exemple à ses amies sur les réseaux sociaux. Un djihad LOL, simple, à coups de vidéos Facebook et de langage SMS. L’arrestation d’une adolescente de 16 ans à Melun, en Seine-et-Marne, le jeudi 4 août, en apporte un nouvel exemple. 

Telegram, la nouvelle messagerie « à la mode »

Interpellée dans le cadre d’une opération antiterroriste, la jeune femme, inculpée pour « associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle », et « provocation à la commission d’actes de terrorisme par un moyen de communication en ligne », apparaît en effet comme l’administratrice d’un groupe sur la messagerie cryptée Telegram. Là, elle « relayait de nombreux messages de propagande de l’organisation djihadiste, ou des appels à la commission d’un attentat et a également exprimé son intention de passer à l’acte », a précisé une source proche de l’enquête. Le message où elle se dit prête à passer à l’acte sonne comme un avertissement et déclenche son arrestation et la perquisition de son domicile. 

Un scénario qui rappelle le mode opératoire utilisé par les deux très jeunes auteurs (19 ans) de l’attentat de Saint-Etienne-Du-Rouvray, près de Rouen, qui a coûté la vie au père Hamel et blessé un paroissien le 26 juillet dernier. C’est également à travers l’application Telegram, créée en 2013 par des citoyens russes, que les deux futurs assaillants étaient rentrés en contact et qu’ils avaient respectivement évoqué pour l’un sa volonté d’attaquer « au couteau » une « église » et pour l’autre son allégeance à Daech.

Un profil d’adolescente sans histoire

Concernant l’ado de Melun, les enquêteurs n’ont, à ce stade, « pas mis en évidence une cible de lieu ou un projet abouti« . Ni explosif, ni arme n’ont été découverts parmi ses affaires personnelles – cela avait déjà été le cas pour les assaillants de Saint-Etienne-du-Rouvray. Son profil – scolarisée, issue d’une famille musulmane modrée, sans histoire – étonne les enquêteurs. Selon Le Parisien de ce mardi, qui cite une source proche du dossier, la jeune fille assume volontiers sa proximité avec la mouvance djihadiste :

« Elle ne condamne jamais les récents attentats. Au contraire, elle indique que ces actions étaient légitimes dès lors qu’il était interdit de se rendre en site. »

En revanche, elle assure, en substance, que le message dans lequel elle menaçait de passer à l’acte était « pour rigoler« .

Son ordinateur et son téléphone sont en cours d’exploitation, à la recherche d’éventuels complices bien qu’aucune autre interpellation n’ait eu lieu à ce jour. Elle-même a été placée en détention provisoire.

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