L’épisode de la « chemise arrachée » chez Air France a en partie trouvé son dénouement. Le dernier des cinq salariés qui faisait l’objet d’une procédure de licenciement a vu cette dernière validée par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, ce lundi 8 août.
Le plan de restructuration chez Air France, annoncé le 5 octobre 2015 par la direction, prévoyait la suppression de 2.900 emplois. Mais de cette casse sociale, on n’a retenu que l’épisode de la « chemise arrachée », ce moment-où, dans la foulée de l’annonce, le directeur des ressources humaines du groupe, Xavier Broseta, faisant face à des salariés en colère, a perdu quelques plumes, ou plus exactement, sa chemise ; arrachée au contact de plusieurs salariés, dont un délégué CGT d’Air France.
Si quatre procédures de licenciement sont allées jusqu’au bout, en plus d’une enquête en flagrance ouverte auprès du tribunal de Bobigny pour « violences en réunion », – ce procès s’ouvrira en septembre prochain après avoir été reporté en mai – le sort de ce délégué CGT restait encore en suspens. Saisie en janvier 2016, l’inspection du travail avait en effet refusé de confirmer le licenciement. « Les faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas à établir l’existence d’une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l’entreprise », avait-elle fait savoir. Air France avait alors formulé un recours hiérarchique auprès de la ministre du Travail.
C’est sur cette question que Myriam El Khomri vient de trancher ce 8 août : elle invalide la décision de l’inspection du travail. « A l’issue d’une analyse longue et minutieuse des faits (…) et sur la base des éléments portés au dossier, il ressort que la faute reprochée est d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé », a finalement précisé ce lundi la ministre du Travail dans communiqué, après avoir elle-aussi reporté sa décision en juin dernier.
A l’époque des faits, en pleine polémique, le Premier ministre, Manuel Valls, « scandalisé », avait déploré des « agissements de voyous ». Une intersyndicale (pilotes, d’hôtesses et stewards, personnels au sol etc.) demandait quant à elle d’après l’AFP « l’arrêt des poursuites judiciaires » et le « retrait des procédures de sanction à l’encontre des salariés ».
Quant au plan de restructuration, les négociations se poursuivent, émaillées de grèves, à l’instar du mouvement entamé par les pilotes au mois de juin – ils protestaient contre des mesures de productivité désavantageuses, comme la baisse la majoration des heures de nuit – ou celui organisé en juillet par les stewarts et les hôtesses, soucieux notamment de protester contre le renouvellement pour 17 mois seulement de l’accord d’entreprise fixant leurs règles de travail, de rémunération ou d’avancement. Il jugeaient cette durée insuffisante, tout comme les mesures proposées par la direction concernant notamment la réduction de la composition des équipages.
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