Mourad Hamyd : beau-frère de Chérif Kouachi, en "immersion complète" avec les djihadistes depuis 2014

Lors de l’attentat de Charlie Hebdo, il s’était fait passer pour un jeune innocent horrifié par ce que son beau-frère, Chérif Kouachi, venait de faire. Mourad Hamyd était en réalité fiché S depuis août 2014. Un rapport de la DGSI de l’époque pointe son « immersion complète » dans le « milieu djihadiste ».

Il était en réalité bien loin d’être le jeune lycéen choqué par « l’horreur » de l’attentat de Charlie Hebdo. Après les rélévations du JDD concernant Mourad Hamyd, le beau-frère de Chérif Kouachi, arrêté en Turquie sur la route du djihad le 28 juillet, on en sait plus sur le profil de ce jeune homme qui avait plaidé, offusqué, sa totale innocence après Charlie en janvier 2015.

Placé 40 heures en garde à vue à l’époque, le lycéen s’était largement indigné auprès des médias sur son sort. Et avait dénoncé avec force le geste de son beau-frère, époux de sa soeur : « Cet attentat, c’est l’horreur, c’est un crime horrible, et je pense aux victimes et à leurs familles. Je suis sous le choc, on a dit des choses horribles et fausses sur moi dans les réseaux sociaux alors que je suis un lycéen normal qui vit tranquillement avec ses parents. On a jeté en pâture mon nom sans vérifications, en me mêlant à ces crimes barbares. »

Vraisemblablement innocent puisqu’il était au lycée au moment de l’attaque, Mourad Hamyd avait été rapidement relâché. Son nom est finalement réapparu ce 25 juillet alors qu’il tentait de franchir la frontière turque, voie qui mène bien souvent en Syrie. S’est-il radicalisé entre ces deux épisodes ou l’était-il déjà en janvier 2015 ? Les dernières révélations pointent vers la seconde option.

Fiché S depuis août 2014

Mourad Hamyd était en effet fiché S bien avant l’attentat de Charlie Hebdo, depuis l’été 2014. Selon Le Parisien de ce 8 août, la DGSI avait même rédigé un rapport complet sur ce lycéen de Charleville-Mézières, le 26 août 2014. On peut y lire :

« Mourad Hamyd est apparu au contact de djihadistes français présents en Syrie, laissant augurer son départ pour les rejoindre. Son environnement établit des liens très étroits avec la sphère salafiste djihadiste et son immersion complète dans ce milieu. »

Le jeune homme est alors membre d’un réseau social islamiste suisse du nom de Ansar-Ghuraba, où il poste des photos d’égorgement ou autres images de propagande de l’Etat islamique. Le Parisien explique également qu’en novembre 2014, Hamyd est identifié comme co-gestionnaire d’une page Facebook de soutien aux détenus condamnés pour terrorisme. Cette page est elle-même soupçonnée « de masquer une filière de soutien financier et logistique à des départs sur zone« , écrit le journal.

Bref, Mourad Hamyd nage de façon assez évidente dans ces réseaux. Devant les policiers en janvier 2015, son alibi solide pour l’attentat de Charlie suffira à le relâcher. Il ose de surcroît affirmer qu’il ne consulte que des « sites modérés » sur l’islam et dit considérer le djihad comme le fait « d’avoir un bon comportement« . Une soupe qu’il resservira à la presse à sa sortie. Avant de tenter, un an et demi plus tard, d’emprunter la route du djihad.

Mourad Hamyd doit être extradé vers Paris dans les prochaines semaines et sera mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

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