Le Serious Fraud Office, (SFO), l’institution britannique chargée de la lutte contre la corruption a annoncé ce dimanche 7 août avoir ouvert une enquête criminelle contre Airbus pour « des irrégularités concernant des consultants tiers », autrement dit des faits de « soupçons de fraude, pots-de-vin et corruption. » Airbus a d’ores et déjà fait savoir qu’il comptait « coopérer. »
L’annonce est aussi discrète que l’affaire sensible. Ce dimanche 7 août dans la soirée, le Serious Fraud Office, (SFO), l’institution britannique chargée de la lutte contre la corruption a annoncé avoir ouvert une enquête criminelle contre Airbus. Mais ne révélera publiquement aucune information supplémentaire avant les conclusions de l’enquête. A peine apprend-on, par la voix du porte-parole du SFO, que les charges portent sur « des irrégularités concernant des consultants tiers », autrement dit précise Airbus par communiqué, des faits de « soupçons de fraude, pots-de-vin et corruption. » Le constructeur a d’ores et déjà fait savoir qu’il comptait « coopérer. » Airbus, rappelle l’AFP, est la plus importante compagnie aéronautique commerciale au Royaume-Uni avec un résultat net semestriel qui a atteint 1,76 milliard d’euros.
Sur quels contrats portent « les soupçons » ? En quoi relèvent-ils de la législation britannique ? Pourquoi Airbus n’est-il pas poursuivi en France ? L’affaire pose beaucoup de questions alors que le projet de loi Sapin 2 « pour la transparence de la vie économique », adopté par le Sénat le 8 juillet doit être examiné en nouvelle lecture à l’Assemblée à partir du 26 septembre prochain en session extraordinaire.
« Le système actuel (de lutte contre la corruption) n’est pas efficace » en France avait expliqué le ministre des Finances, Michel Sapin, sur France Inter en mars dernier, à la veille de présenter son projet de loi en Conseil des ministres. Il y a « quelque chose de choquant pour nous-mêmes », presque « insultant » à cela. « Il faut laver la France » du « soupçon » avait-il à l’époque ajouté.
Car très peu d’enquêtes ont été ouvertes ces dernières années en France pour corruption, et lorsqu’elles ont été diligentées aucune n’a abouti à des condamnations quand bien même les entreprises françaises étaient condamnées ailleurs dans le monde, aux Etats-Unis par exemple où Alcatel a été épinglé en 2010, Total en 2013 ou encore Alstom en 2014.
Pour rappel, Alstom qui avait plaidé coupable, a accepté de régler une amende de 700 millions de dollars (559 millions d’euros) pour avoir versé des pots de vin à travers des intermédiaires, des « consultants », en marge d’un contrat dans le secteur de l’énergie conclu avec l’Indonésie, notamment à un parlementaire et à des dirigeants de Perusahaan Listrik Negara PT (PLN), une compagnie électrique placée sous l’autorité de l’Etat indonésien.
Or, selon les Echos, le schéma présumé de corruption dont est accusé Airbus relève d’un procédé semblable : « l’utilisation par Airbus d’intermédiaires à l’étranger. »
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