Dans un éditorial consacré au décès du jeune homme le 19 juillet, le New York Times fustige le racisme de la police française et l’inaction du gouvernement en la matière. En matière de violence policière, les Etats-Unis se posent là…
“Black Lives Matter in France too”. C’est ainsi que s’intitule un éditorial du New York Times, publié ce vendredi 29 juillet. Reprenant le nom du mouvement “Black Lives Matter”, lancé aux Etats-Unis en 2013 pour dénoncer le racisme, les contrôles aux faciès et les violences dont sont souvent victimes les Afro-Américains, il revient sur les circonstances floues de la mort d’Adama Traoré. Puis il rappelle les évènements qui avaient suivi la mort de Zied et Bouna, deux adolescents décédés en 2005 dans un transformateur électrique, où ils s’étaient cachés, poursuivis par la police. Ce drame avait engendré de longues journées de violences à Clichy-sous-Bois.
“Ces dernières années, de nombreux rapports d’organisations de défense des droits de l’homme ont fait état d’une culture d’impunité profondément ancrée au sein de la police française, menant à des abus à l’égard de minorités”, détaille encore l’éditorial, rappelant qu’une étude de 2009 avait dénoncé les contrôles au faciès dont les individus identifiés comme “noirs” ou “arabes” sont six à huit fois plus sujets que les “blancs”.
Un édito sous forme de leçon de morale alors qu’on se rappelle les décès de Trayvon Martin en Floride, en février 2012, Eric Garner à New York en juillet 2014, Michael Brown à Ferguson en août 2014 et Freddie Gray à Baltimore en avril 2015, tous causés par des violences policières à l’exception de Trayvon Martin, tué par le coordinateur de la surveillance de voisinage de la propriété qu’il occupait au moment des faits. Ces quatre affaires avaient engendré des vagues d’indignation et de manifestations à travers tout le pays.
Puis le New York Times s’attarde sur l’augmentation de ces abus depuis la mise en place de l’état d’urgence, et revient sur la condamnation de l’Etat par la Cour d’appel de Paris pour des contrôles d’identité au faciès en nombre trop important. Cette décision avait vu naître un projet inédit : la mise en place de récépissés, afin que les forces de l’ordre y notent le lieu, l’heure et les causes d’un contrôle d’identité, évitant tout abus. L’idée a fait long feu et a disparu des radars en juin dernier, Bernard Cazeneuve jugeant que ce n’était pas le moment de “jeter la moindre suspicion sur la police”. Un argument que l’éditorial juge “dangereux” au vu de la propension de l’Etat islamique a créer des dissensions au sein de la population.
Et de conclure : “Maintenant plus que jamais, la police doit établir de la confiance avec les minorités, en montrant son respect pour les droits de tous les citoyens français, quelle que soit leur religion ou leur couleur de peau, et montrer que la justice doit être appliquée de façon équitable.”
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