Décès d’Adama Traoré : les gendarmes ont-ils causé son "asphyxie" ?

C’est ce que dénonce désormais l’avocat d’Adama Traoré, mort le 19 juillet à Beaumont-sur-Oise dans le cadre d’une interpellation. Les expertises évoquent un « syndrome asphyxique » à l’origine du décès. Selon les infos de l’Obs, les gendarmes ont pour leur part reconnu que le jeune homme avait « pris le poids de [leurs] trois corps au moment de son interpellation ».

Des zones d’ombre persistent encore dans les circonstances du décès d’Adama Traoré, le 19 juillet. Ce drame avait engendré plusieurs nuits de violence à Beaumont-sur-Oise, de nombreuses personnes accusant la police de “bavure”.

Dans un premier temps, le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, avait évoqué “un malaise”, que le jeune homme aurait fait “pendant le trajet dans le vehicule” qui le menait à la gendarmerie. Puis le rapport d’autopsie était tombé : Adama Traoré serait mort des suites d’une “d’une infection très grave touchant plusieurs organes”. Yves Jannier l’avait annoncé publiquement, ajoutant que des prélèvements sur le coeur du jeune homme avaient révélé une « pathologie cardiaque« , « potentiellement la cause directe de sa mort« .

À l’annonce de cette nouvelle, plusieurs membres de la famille du jeune homme avaient réagi, indiquant qu’il était en parfaite santé au moment des faits. Un second rapport d’autopsie avait été diligenté. Il avait évoqué, comme le premier, des “lésions”, qui n’avaient pour autant pas eu d’incidence direct dans le processus mortel.

Un point commun a cependant émergé de ces deux expertises : un syndrome asphyxique” serait à l’origine du décès. A quoi ce dernier est-il dû ? Les informations de L’Obs du 29 juillet ont laissé entrevoir un nouveau scénario. Les gendarmes présents lors de l’interpellation du jeune homme ont assuré auprès des enquêteurs avoir « employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser ». Avant d’ajouter une précision des plus importantes :

« Il a pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation. »

L’avocat de la famille, Yassine Bouzrou, a tiré ses conclusions auprès de L’Obs : « Nous avons un individu seul face à trois personnes qui reconnaissent avoir fait usage de la force. […] Les expertises l’affirment, il est bien décédé d’une asphyxie. » Il se demande encore “si la mort de la victime ne résulterait pas par exemple d’une compression thoracique, méthode habituellement utilisée au cours de certaines interpellations, dont on sait qu’elle peut être mortelle« . Mais pour lui ces déclarations lève le voile sur une inconnue :

« Adama Traoré n’a certes pas été battu, mais écrasé par le poids de ces trois personnes réunies. »

Ce vendredi 29 juillet, le procureur de la République de Pontoise a refusé qu’une troisième expertise soit menée, ce qu’avait demandé la famille du jeune homme. Celle-ci ne dit vouloir que « la justice pour [son] petit frère« . « Nous devons chercher et connaître les causes de la mort d’Adama. Car pour nous, au stade où nous en sommes, elles ne peuvent être liées à une maladie« , a déclaré à L’Obs le frère aîné du jeune homme. Une marche était organisée ce samedi à Paris de la Gare du Nord à la place de la République pour réclamer “verité et justice” sur le décès d’Adama Traoré. Elle a tourné court, les forces de l’ordre ayant empêché sa progression.

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