Saint-Etienne-du-Rouvray : les deux assaillants se seraient rencontrés sur l’application Telegram

D’après « Le Parisien » et « La Voix du Nord », c’est le 22 juillet qu’Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean auraient échangé pour la première fois via l’application Telegram. Quatre jours seulement avant l’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray.

L’un était originaire de la Seine-Maritime, l’autre de Savoie. 700 kilomètres les séparaient. Alors que l’enquête sur l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray progresse, beaucoup de questions persistent. Et notamment la façon dont Adel Kermiche et Adbel Malik Petitjean, tous deux âgés de 19 ans, se sont rencontrés.

D’après Le Parisien et La Voix du Nord, c’est via l’application Telegram, le 22 juillet, que les deux hommes ont échangé pour la première fois, seulement quatre jour avant l’attentat. Lancé en 2013, Telegram assure une confidentialité totale des conversations qui s’y déroulent, les messages étant indéchiffrables et autodestructibles. Présentée depuis comme l’application préférée des terroristes, elle est disponible sur smartphone et également sur Internet à partir d’un ordinateur. C’est notamment sur Telegram que Daech avait revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris.  

Interrogé par La Voix du Nord, l’un des hommes qui suivaient le compte de Kermiche, se présentant comme “fiché S”, assure que c’est via ce réseau que le futur terroriste aurait rencontré Abdel Malik Petitjean :

Quand les enquêteurs cherchent le lien entre les deux hommes, il est là. Ils se parlaient, se connaissaient sur les réseaux, sur Telegram. Faire 700 km ne signifie rien pour nous.

Le même évoque la communauté qui suivait les messages d’Adel Kermiche sur Telegram. Selon lui, plusieurs dizaines viennent du Nord : “Il avait suivi un enseignement religieux lors de son passage en prison. C’est pour cela qu’on lui posait des questions de cet ordre… Nous étions plusieurs à le relancer…”. Selon lui, une quarantaine de membres de la chaîne mise en place par Adel Kermiche sur les 280 vivent dans la région”.

“Tu vas dans une église, tu fais un carnage”

Comme le relate L’Express, qui s’est procuré de nombreux enregistrements audios, Adel Kermiche était effectivement très actif sur Telegram. Dans ces documents, il relate froidement, avec force de détails, sa rencontre en prison avec son “guide spirituel”, ses tentatives de départ en Syrie, sa volonté de créer une cellule terroriste à Rouen, à l’instar de l’organisation terroriste « Sharia4Belgium”, et son projet d’attentat. Ces documents et ses desseins, aux allures de journal intime propagandiste, Kermiche les avait partagés avec un cercle restreint de 200 personnes sur sa chaîne privée de l’application Telegram.

Répondant à un de ses interlocuteurs, on peut l’entendre détailler ainsi son projet d’attentat avant d’évoquer un carnage dans une église :

« Si tu veux aller au Shâm (le sol syrien) c’est assez compliqué vu que les frontières sont fermées. Autant attaquer ici. Tu prends un couteau, tu vas dans une église, tu fais un carnage, bim. Tu tranches deux ou trois têtes et c’est bon c’est fini.

Dans ses messages, Kermiche évoque l’influence de son “guide spirituel” rencontré à Fleury-Mérogis, où il était incarcéré du 22 mai 2015 au 22 mars 2015. “Il m’a donné des idées”, explique-t-il. La veille du drame, ce sont deux derniers messages que diffuse le jeune homme. Il annonce « des gros trucs » à venir et demande à ceux qui suivent son compte sur Telegram de partager sa page privée “en masse”. Le jour même, il se reconnecte deux fois. La première, à 8h30, invitant son réseau à « partager ce qui va suivre« , et la seconde quelques minutes avant d’entrer dans l’Eglise, sans rien publier.

Le 23 juillet, soit trois jours avant l’attentat, les téléphones d’Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean avaient “borné aux mêmes endroits”, à Saint-Etienne-du-Rouvray.

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