Céréales : face aux mauvaises récoltes en vue, Le Foll lâche du blé

Le ministre de l’Agriculture a annoncé ce mercredi 27 juillet le lancement d’un plan d’aide aux céréaliers prévoyant notamment des aménagements fiscaux ainsi qu’un fonds de garantie. Ces mesures présentées par Stéphane Le Foll visent à soutenir les céréaliers alors que leurs récoltes s’annoncent cette année catastrophiques.

Un plan pour panser les plants. Au sortir du Conseil des ministres, Stéphane Le Foll a confirmé ce mercredi 27 juillet le lancement d’un dispositif « d’aide » pour répondre aux « grandes difficultés » que rencontrent les céréaliers français. Parmi les mesures avancées par le ministre figurent des aménagements fiscaux, sur le remboursement de la TVA également, ou encore le report de cotisations sociales. Des outils qui avaient déjà été arrêtés lors de négociations en juin avec les syndicats du secteur.

« Pour aider à la mise en œuvre des allègements et des reports de prêts au niveau bancaire », Stéphane Le Foll a ajouté ce mercredi qu’un « fonds de garantie » devrait être mis en place par la Banque publique d’investissement. L’annonce du lancement de ce plan était très attendu par les producteurs, notamment de blé, dont les moissons s’annoncent historiquement mauvaises.

La pire récolte depuis 40 ans ?

Une météo défavorable aux culturesLes agriculteurs redoutent cette chute de la production tant la météo a été défavorable aux cultures cette année. Les fortes pluies du printemps et un faible ensoleillement ont favorisé la prolifération de maladies et d’insectes ravageurs dans les champs. Conséquence : des rendements beaucoup moins importants, surtout en Champagne-Ardenne, en Ile-de-France et dans le Centre.

Après une récolte de blé exceptionnelle en France l’an dernier, les moissons s’annoncent donc bien moins florissantes en cet été 2016. L’Orama, branche « grandes cultures » du principal syndicat agricole, la FNSEA, a annoncé ce mercredi s’attendre à une baisse d’environ un quart de la récolte de blé, à 30 millions de tonnes. Ce serait la pire récolte depuis tout juste 40 ans : en 1976, une grande sécheresse avait décimé les moissons. Le ministère de l’Agriculture s’est montré plus optimiste lorsqu’il a publié sa première prévision, le 12 juillet, mais ses services anticipent eux aussi une baisse de la production de blé, à 37 millions de tonnes, soit 10% de moins qu’en 2015. Les récoltes d’orge et de colza seraient touchées dans les mêmes proportions.

Des outils d’urgence déjà négociés

Devant la chute des rendements annoncée, les principaux syndicats du secteur avaient déjà obtenu le 14 juin des outils d’urgence auprès du gouvernement. Ainsi, les aides de la Politique agricole communes (PAC) ont été maintenues pour les parcelles inondées situées dans les communes déclarées en état de catastrophe naturelle. C’est aussi au terme de cette réunion en juin que furent arrêtées les mesures fiscales reprises dans le plan annoncé ce mercredi. Afin d’alléger la trésorerie des exploitations, le gouvernement, le Crédit agricole et les syndicats s’étaient alors entendu sur un dégrèvement d’office de la taxe sur le foncier non bâti, des remises gracieuses d’impôts, ainsi que le report et la prise en charge des cotisations sociales.

Les céréaliers devront néanmoins attendre encore quelques mois pour bénéficier de l’ensemble de ces mesures. D’après Stéphane Le Foll, le plan d’aide sera « concrètement évalué début septembre » avec « l’ensemble de la profession agricole », lorsque l’ampleur des mauvaises récoltes se sera affinée.

 


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