Un juge antiterroriste accuse Facebook et Twitter de complicité avec la propagande de Daech

Invité de France Inter ce lundi 25 juillet, le juge antiterroriste David Benichou a qualifié les réseaux sociaux d' »outils de propagande formidables », appelant à faire « changer la ligne de ces médias. »

« Est-ce qu’on tolérerait, par exemple à la sortie du métro en France, que l’on ait la revue de Daech ? Non, on ne l’accepterait pas. On l’accepte sur Internet. » Invité de France Inter ce lundi 25 juillet, David Benichou, vice-président chargé de l’instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris, s’est montré offensif à l’endroit des réseaux sociaux, qu’il accuse de relayer la propagande de Daech.

« On a mis entre les mains des organisations terroristes des outils de propagande formidables. Tous les smartphones qui sont dans les poches de nos enfants déversent une propagande 24 heures sur 24 : YouTube, Twitter, Facebook… »

« Les médias sont l’oxygène du terrorisme »

Parmi les réseaux sociaux qu’il dénonce, le juge antiterroriste accable particulièrement Facebook. Il rappelle ainsi le travail « d’un journaliste de Rue89 qui a fait un reportage intéressant : il s’était connecté sur Facebook avec un profil de musulman modéré. En trois jours, il était mis en contact avec des recruteurs. » Le reportage en question, publié en octobre 2014, aboutit toutefois à des conclusions bien plus nuancées : le journaliste a de fait cherché à être contacté, et il est entré en contact avec deux femmes qui n’ont pas tenté de le recruter. Celles-ci lui ont même déconseillé de se rendre en Syrie et en Irak…

Mais qu’importe, David Benichou élargit sa critique aux médias, dont il considère qu’ils sont « l’oxygène du terrorisme ». Et d’argumenter en posant ce paradoxe sur les réseaux sociaux : « Je suis surpris (de voir que) Facebook est capable dans la minute d’effacer un compte qui met en ligne une paire de seins, mais qu’on nous dit que c’est beaucoup plus compliqué lorsqu’il s’agit d’apologie du terrorisme. »

Placer « un membre de Twitter en garde à vue » ?Interrogé sur la proposition de Geoffroy Didier, conseiller régional d’Ile-de-France et candidat à la primaire de Les Républicains, d’instaurer un « délit de complicité » de l’apologie du terrorisme, David Benichou abonde : « Le jour où on placera un des membres de Facebook ou Twitter en garde à vue parce qu’on considérera qu’il a été plus ou moins complice de ce qui a été diffusé, peut-être que la ligne de ces médias va changer. »

 


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