Terrrorisme : enfermer les fichés S n"aurait aucun sens", selon Fillon

Dans le « JDD » ce dimanche 24 juillet, l’ancien Premier ministre balaie la possibilité d’enfermer les personnes inscrites au fichier « S » en rapport avec la mouvance djihadiste. Une proposition défendue par son parti et les ténors de celui-ci.

Pour combattre la menace Daech, François Fillon sort l’artillerie lourde. Quitte à flinguer au passage des propositions émanant de son propre parti. Dans un entretien publié ce dimanche 24 juillet dans le JDD, l’ancien Premier ministre estime que l’enfermement des personnes inscrites au fichier « S » en lien avec la menace de terrorisme islamiste n’aurait « aucun sens car c’est une catégorie tellement large qu’on ne saurait même pas comment les surveiller ». Militant pour l’application d’une « notion d’intelligence avec l’ennemi » « conforme avec l’Etat de droit », le candidat à la primaire de la droite s’oppose en revanche à l’idée d’« une sorte de Guantanamo des fichés ‘S' ».

François Fillon s’affranchit donc des positions de Les Républicains (LR) qui réclamaient encore, dans le cadre du dernier débat parlementaire sur la prolongation de l’état d’urgence cette semaine, que les personnes fichées S en rapport avec le risque terroriste soient placés dans des centres de rétention. Un amendement en ce sens avait même été adopté par la commission des lois, avant d’être retoqué dans le texte final.

« Environ un millier de personnes » seraient concernés

Au cours du débat à l’Assemblée, dans la nuit du 19 au 20 juillet, le député Laurent Wauquiez, numéro deux de LR , expliquait pourquoi la droite soutenait cette mesure d’enfermement : « Dans ceux à l’origine de très nombreux attentats terroristes au cours des derniers mois, il y avait très souvent des individus qui étaient surveillés par les réseaux de renseignement, classés dans les fichiers S et qui, si vous aviez appliqué cette mesure, n’auraient pas pu passer à l’acte. Il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la République ».

Eric Ciotti, ancien proche de François Fillon désormais soutien de Nicolas Sarkozy, milite lui aussi ardemment pour l’enfermement des « fichés S », tout comme Valérie Pécresse :  

Eric Ciotti et Valérie Pécresse souhaitent la mise en place de centres de rétention pour lutter contre le terrorismehttps://t.co/hUWhRYvnii

— iTELE (@itele) 14 juin 2016

Selon Éric Ciotti, « environ un millier de personnes » seraient concernées par une telle mesure, sur un total de 10.500 inscrits au fichier « S » et donc considérés comme de potentielles atteintes à la sûreté de l’Etat : islamistes radicaux mais aussi militants associatifs ou politiques, hooligans, etc.

Dans son entretien au JDD, François Fillon fait en revanche le choix d’une rhétorique sans nuance : « Nous sommes engagés dans un processus qu’il faut appeler guerre mondiale« , estime l’ancien Premier ministre, qui « constate qu’il y a un mouvement totalitaire, comme le nazisme ». François Fillon se prononce par ailleurs en faveur du rétablissement de la double peine, supprimée par Nicolas Sarkozy quand ce dernier était ministre de l’Intérieur. « C’était une mesure de temps de paix, et nous sommes en guerre », se justifie le candidat à la primair de la droite.

 

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