François Hollande a confirmé ce jeudi dans son interview du 14-Juillet qu’il y aurait une nouvelle baisse de l’impôt sur le revenu en 2017, à la condition expresse que le taux de croissance du PIB se hisse l’an prochain à 1,7%. Or les prévisions actuelles des économistes ne sont pas si optimistes…
François Hollande avait surpris en annonçant dans Les Echos le 29 juin une possible « baisse supplémentaire de l’impôt sur le revenu des ménages en 2017, d’au maximum 2 milliards d’euros » (après les 8 milliards survenus en 2014 et 2015). On n’avait pas fait trop attention à la condition suspensive qu’il y plaçait : une croissance du PIB d’au minimum 1,7% en 2017. On comprend pourquoi : la croissance permet à l’Etat de retrouver des revenus de la fiscalité plus dynamiques et fait aussi diminuer les dépenses sociales. Des marges de manœuvres apparaissent et sont donc éventuellement utilisables pour baisser les impôts « des classes moyennes ».
Hélas, ce scénario d’un rebond de l’activité économique, chiffré donc à « +1,7% », réitéré ce jeudi 14 juillet avec insistance par le président de la République lors de son interview sur France 2 et TF1, n’a selon les prévisions actuelles des économistes que peu de chances de se réaliser. La Commission des finances du Sénat (majoritairement à droite) a ainsi rendu publique le 6 juillet le tableau du « consensus de la croissance potentielle ». Celui-ci révèle que parmi les douze instituts interrogés, aucun ne prévoit une croissance potentielle supérieure à 1,4% en 2017 (avec une moyenne de 1,2%), alors que le gouvernement a choisi de retenir un chiffre de 0,3% supérieur.
Certes, il peut advenir que l’économie d’un pays « surperforme », c’est à dire dépasse son potentiel, mais il faut pour cela des chocs externes (par exemple pétrolier) ou internes (comme une forte politique de relance). Pour l’heure, on ne voit pas le gouvernement prôner une politique « laxiste » et comme choc externe, le seul qui s’annonce vraiment est le Brexit, dont le FMI estime qu’il réduirait le PIB Hexagonal de 0,1%.
Cette bataille autour d’un chiffre très aléatoire peut sembler obscure (et c’est en partie vrai) mais la croissance prévue pour 2017 figure obligatoirement dans le projet de loi de finances (PLF). On ne saura donc qu’en septembre, lors de son adoption en conseil des ministres, si l’impôt sur le revenu diminuera encore l’an prochain et dans quelles proportions…
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