La patron de Les Républicains voulait réduire le poids des électeurs établis à l’étranger, moins enclins à voter pour lui, en imposant le vote papier. Raté : selon « Libération », la Haute autorité du parti va imposer le vote électronique comme la règle.
Satanée Haute autorité ! Il avait pourtant pensé à tout. Nicolas Sarkozy, encore à la tête de Les Républicains (LR), voulait imposer le vote papier comme la règle pour la primaire de novembre. Sans exception aucune, pas même pour les expatriés. Le 3 mai dernier, selon des propos rapportés par L’Opinion, il justifiait sa position lors d’un bureau politique en expliquant que le vote électronique pour les Français établis à l’étranger aurait donné « au golden boy de New York » la possibilité de voter le plus facilement du monde alors que le « mec de la Somme » devrait rouler plusieurs dizaines de kilomètres.
Le fric-frac était presque parfaitMais derrière cette soudaine fibre égalitariste qu’on ne connaissait pas forcément à l’ancien président de la République, un constat simple. La crainte que ces Français de l’étranger ne soient tombés en désamour pour lui. En imposant le vote papier, et donc l’obligation de se déplacer pour voter, l’objectif était de réduire la participation des expatriés et d’augmenter le poids relatifs des sarkozystes les plus fervents dans le corps électoral. Le 3 mai toujours, le patron du parti avait ainsi fait voter au bureau politique, à la surprise de ses concurrents, le « vote papier pour tous », contre la charte de la primaire qui prévoyait pourtant un vote électronique hors métropole.
Le fric-frac était presque parfait. Sauf que selon les informations de Libération, la Haute autorité du parti dirigée par Anne Levade, organe qui possède le dernier mot pour tout ce qui touche de près ou de loin à l’organisation de la primaire, devrait rendre ce vendredi 15 juillet ses conclusions sur le sujet et entériner… le vote électronique pour les expatriés. Toujours selon Libération, les experts d’Anne Levade auraient constaté que dans toutes les villes étrangères, l’ouverture de bureaux de vote posait des difficultés.
Un lieutenant d’un candidat rival confiait à Marianne, après l’épisode du bureau politique, que « comme [Sarkozy] sait qu’il dévisse et perd du terrain, il cherche à décrédibiliser la primaire, à nous emmerder et à aller au clash ». Opération ratée sur ce point, donc. A l’annonce de ce camouflet à venir pour Nicolas Sarkozy, ses rivaux ne se sont d’ailleurs pas privés de saluer cette petite victoire…
La raison l’emporte… https://t.co/OSwC2SQKLS
— Frédéric Lefebvre (@FLefebvre_RF) July 13, 2016
Invité sur France 2 ce jeudi 14 juillet, Jean-François Copé a ainsi regretté cette « pantomime parfaitement inutile », se félicitant de cette décision de « bon sens même, que de permettre le vote électronique pour les Français de l’étranger, au regard de la situation de millions, de centaines de milliers de nos ressortissants […] qui ne peuvent pas, on le sait très bien, y compris pour des raisons de sécurité, se déplacer dans un bureau de vote. »
Un sérieux revers pour Nicolas Sarkozy, qui devra quitter d’ici peu la tête du Parti et ne pourra donc plus le manoeuvrer à sa guise.
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