Condamnée pour s'être fait passer pour une victime du Bataclan

Une fausse victime des attentats du 13 novembre au Bataclan a été condamnée ce mercredi 13 juillet pour tentative d’escroquerie, à six mois de prison avec sursis.

Tentative d’escroquerie. Une jeune femme a été condamnée ce mercredi 13 juillet par le tribunal correctionnel de Bobigny à six mois de prison avec sursis, pour s’être fait passer pour une victime du Bataclan et avoir tenté de percevoir une indemnisation indue. « J’avais des problèmes », a expliqué l’intéressée lors de sa garde à vue, « je n’arrivais pas à payer » une « facture » de « clinique », a-t-elle ajouté. Car le 13 novembre 2015, cette jeune réfugiée politique camerounaise de 31 ans, arrivée en France en 2007, se trouve hospitalisée en région parisienne pour une intervention bénigne.

Là, quand elle apprend les tueries perpétrées à Saint-Denis et à Paris, elle affirme qu’« un infirmier » lui aurait soufflé « l’idée » de prétendre, elle aussi, être une victime du Bataclan. Le scénario qu’elle imagine ensuite n’est pas très élaboré. Elle se serait rendue dans la salle de concert avec un ami, – un homme véritablement tué lors de l’attentat – mais serait parvenue à s’échapper par une fenêtre, en se faisant un simple « bobo au doigt. » Trois semaines après les faits, la jeune femme s’adresse donc au Fonds de garantie des victimes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) et réclame pas moins de 10.000 euros.

Deux fraudes repérées

Pour étayer son récit, elle élabore tout un dossier, notamment composé de certificats médicaux falsifiés et de faux témoignages. Plusieurs incohérences sont toutefois pointées, et le parquet de Bobigny est saisi pour vérifications. Ce qui n’empêchera pas la prévenue de solliciter à sept reprises le FGTI, évoquant dans ses courriels les « blessures », « flashbacks » et « dépression » dont elle dit souffrir, allant jusqu’à accuser le fond de « discrimination. » 

Un cas rare puisqu’à ce jour, sur les 2.650 dossiers d’indemnisation pour des victimes des attentats du 13 novembre traités par le FGTI, seules deux fraudes, celle-ci et celle d’une jeune femme de 24 ans jugée en novembre prochain au tribunal de Versailles pour le même grief, ont été répertoriées bien que des « doutes » existent sur d’autres dossiers, révèle Me Jean-François Laigneau, l’avocat du fonds de garantie. Au total, 35,8 millions euros ont déjà été versés et près de 500 propositions définitives d’indemnisation ont été soumises.

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