Anne Lorne, élue Les Républicains (LR) d’Auvergne-Rhône-Alpes, veut supprimer le Pass contraception et lui préférer une éducation sexuelle plus poussée.
« Le Pass Contraception est l’aveu d’échec d’un système qui ne s’emploie pas à donner une éducation affective et sexuelle respectueuse de la dignité de la personne humaine. En tant que conseillère régionale, je me battrai pour que dans nos lycées les jeunes apprennent à aimer et à gérer leurs émotions avant qu’ils apprennent à jouir« . Les mots sont signés déclaré Anne Lorne, élue régionale en Auvergne-Rhône-Alpes et déléguée de Sens commun (l’émanation de la « Manif pour tous » chez Les Républicains) sur son blog. Le Pass contraception, lancé en 2011 en Poitou-Charente par Ségolène Royal, est destiné à permettre aux jeunes entre 14 et 25 ans de bénéficier de consultations médicales et de moyens de contraception gratuits et sans carte vitale.
Semblant considérer qu’un accès trop aisé à la contraception favorise les rapports sexuels hors relation amoureuse, Anne Lorne s’engage contre : « Je militerai pour qu’on leur enseigne à considérer l’autre comme une personne infiniment respectable, et non comme un vulgaire objet de jouissance. Alors que le corps humain est de plus en plus malmené, il est urgent de transmettre ces valeurs éthiques ». Selon elle, les moyens à disposition dans la région Auvergne-Rhône-Alpes doivent être mis en place pour enseigner une sexualité vertueuse, notamment « une meilleure formation initiale » offerte aux personnels médicaux et « des rencontres au lycée entre personnels éducatifs, élèves et parents« .
Publié le 8 juillet, le post de l’élue n’a été mis au jour – par Le Lab – qu’après la réponse ce mardi d’Olivier Véran, médecin de formation et conseiller régional PS d’Auvergne-Rhône-Alpes, sur son propre blog. Il y dénonce « la vision patriarcale de la société » de la déléguée régionale qui, en considérant que les parents doivent dispenser une éducation sexuelle, vante un modèle social dans lequel « une jeune femme appartiendrait d’abord à ses parents avant que d’appartenir à son conjoint ». Le conseiller régional ajoute : « Anne Lorne mélange deux choses : l’apprentissage du respect de son corps et celui de l’autre, qui relève d’une politique globale d’éducation sexuelle ; et l’accès à une contraception facilitée pour des jeunes parfois éloignés des dispositifs classiques pour des raisons familiales, financières ou autres, et qui vivent une sexualité qui peut être tout à fait épanouie ». Il refuse « qu’on puisse laisser croire que des ceintures de chasteté morale pourraient répondre aux enjeux de la lutte contre les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles. »
Le Pass contraception a déjà essuyé plusieurs tempêtes. Notamment en Ile-de-France où, considéré comme un « échec » par la nouvelle majorité de droite, il a été supprimé en avril par Valérie Pécresse. En Auvergne-Rhône-Alpes, les élus de la majorité avaient jugé bon au printemps de mettre aussi son existence en débat. Mais à l’époque, le président LR de la région Laurent Wauquiez avait assuré que la suppression du Pass contraception était une information « fantaisiste« .
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