Après son meeting de la Mutualité ce mardi 12 juillet, Emmanuel Macron avec sa critique « anti-système » a réussi à unir toute la gauche contre lui. Un exploit !
Un exploit. On n’avait pas vu ça depuis longtemps. Il faudrait se replonger dans les méandres de l’Histoire, remonter jusqu’au Front populaire de 1936 sans doute, pour retrouver une gauche aussi unie. Ce mercredi 13 juillet, tous, des socialistes aux écologistes en passant par les mélenchonistes, parlent d’une même voix pour dire que décidemment, Emmanuel Macron en fait trop, beaucoup trop ! Après son premier meeting de campagne – pardon, d' »étape » de son mouvement En Marche -, le ministre de l’Economie fait l’unanimité contre lui.
Manuel Valls, face aux parlementaires réunis à Matignon ce mercredi, s’en est donné à coeur joie. « L’éthique de responsabilité, c’est le devoir de clarté, pas l’entretien d’un climat pourri par l’ambiguïté (…) C’est le respect des règles du collectif et la solidarité dans l’exercice si difficile du pouvoir (…) On ne peut pas dénoncer un prétendu ‘système’ en cédant aux sirènes du populisme quand, circonstance aggravante, on est soi-même le produit le plus méritant de l’élite de la République », a-t-il déclaré selon le texte fourni par les bons soins de ses collaborateurs.
Discours de Valls aux parlementaires. Je pense qu’il contient un *petit* message pour #Macron. #sirènesdupopulisme pic.twitter.com/N6CjzfQX04
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) 13 juillet 2016
Sur France Inter, la maire de Paris Anne Hidalgo, qui ne porte pourtant guère Valls dans son cœur, a entonné la même mélodie que le Premier ministre, se disant « étonnée » que « quelqu’un qui se présente comme ‘antisystème’ qui a été un énarque, qui vient d’une banque d’affaires, qui a été quand même conseiller du président de la République et qui a mis [en oeuvre] une bonne partie de la politique économique du pays ». Et histoire d’enfoncer le clou, elle invoque les travaux de Pierre Bourdieu sur la reproduction des élites : « Il est totalement, pour ceux qui s’intéressent à Bourdieu, la caricature de ce que Bourdieu décrit comme étant une des faiblesses, un des maux de notre société, de notre pays, à savoir cette reproduction des élites qui un jour arrivent et qui nous expliquent qu’ils sont hors système. » Rien que ça.
Au Parti de gauche, bien sûr, on ne se prive pas de brocarder Macron. « La promotion enjouée et disproportionnée de la mediacratie du ‘En Marche’ de Macron me fait dire que le système a choisi sa roue de secours », tacle Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche, sur son compte Twitter tandis qu’Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, dénonce « la macro-hypocrisie ».
En marche…vers la macro-hypocrisie ! https://t.co/UNghnufSk8
— Corbiere Alexis (@alexiscorbiere) 12 juillet 2016
Même Emmanuelle Cosse, la ministre du Logement ex-EELV, y va de sa petite musique, estimant sur France Info que « ce qu’on attend des ministres, c’est qu’on travaille très activement sur nos domaines de compétences et qu’on soit résolument engagé, jusqu’au bout du quinquennat. On attend aussi de nous qu’on participe au débat politique. Notre rôle est de défendre cette gauche qui est au pouvoir aujourd’hui ». Et de juger « un peu faciles les critiques antisystème quand on est totalement né du système ».
C’est si beau une gauche unie, merci Macron !
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