Quand Hollande dégage la voie du Nord pour l'ami d'Aubry

Les bons comptes font les amis. Si Martine Aubry, depuis le début du quinquennat de François Hollande, n’hésite pas à brocarder sa politique, qu’on ne s’y trompe pas. Entre les deux, le courant passe toujours. Et ce, grâce à un fusible de taille : Manuel Valls. La maire de Lille, ce n’est un secret pour personne, ne supporte pas ou plus le Premier ministre. Que ce soit sa méthode, ses attaques répétées contre « une gauche passéiste » ou sa volonté de provoquer une recomposition de la gauche autour de lui. Entre Valls et Hollande, Martine a donc choisi. Le Président le sait et, malgré les sorties particulièrement dures de cette dernière, il choie sa meilleure ennemie.

Dernier exemple en date, ce communiqué de l’Elysée en date du 11 juillet, que le Canard enchainé a repéré. « Le président de la République envisage de nommer M. Bernard ROMAN comme président de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières ». Député de la 1ere circonscription du Nord et proche de François Hollande, Bernard Roman, l’un des opposants les plus actifs de Martine Aubry dans le Nord, se voit donc proposer une sortie en or. Mais surtout, sa nomination permet de libérer le terrain à un certain… François Lamy, bras droit de toujours de l’ancienne première secrétaire du Parti socialiste, récemment parachuté dans le Nord.

Encore député de l’Essonne, l’ancien ministre de la Ville dans le gouvernement Ayrault a récemment débarqué à Lille avec femme et enfants. Un parachutage qui n’avait pas fuité avant que Martine Aubry elle-même ne l’annonce, le 14 novembre dernier. Une arrivée qui avait fait grincer des dents dans le Nord puisque personne n’avait été mis dans la confidence. Roman justement, cité par La Voix du Nord, avait alors expliqué : « Nous sommes dans l’Europe de Schengen. La liberté de mouvement existe pour tout le monde. On peut déplacer les hommes. On ne peut pas déplacer les mandats ».

Mais il faut croire qu’à Martine Aubry, rien n’est impossible… Elle qui a annoncé qu’elle ne se représenterait pas en 2020 à la mairie de Lille, verrait bien son protégé reprendre le flambeau. Et quelle meilleure manière que de devenir dans un premier temps député du coin ! Grâce à Hollande, la voie se libère pour François Lamy. Un geste qui ne coûte pas grand-chose au président de la République et qui lui permet de s’assurer, dans la perspective des prochaines primaires de la Belle Alliance populaire, un soutien de taille.

 Premier secrétaire du PS un jour, premier secrétaire du PS toujours !