Le président hongrois Janos Ader a annoncé ce mardi 5 juillet qu’un référendum aurait lieu le 2 octobre 2016 pour décider de l’application ou non en Hongrie d’un plan pourtant adopté par l’Union européenne de relocalisation des réfugiés.
Viktor Orban entend à son tour clouer le bec à Bruxelles. Le Premier ministre hongrois, opposant véhément à l’accueil des migrants dans l’Union Européenne, a entériné un projet de référendum par lequel les Hongrois décideront de l’accueil des 1.294 réfugiés relocalisés assignés à Budapest par l’accord entre les Etats membres de septembre 2015. Cet accord de la commission avait abouti à la décision de relocaliser par quotas 160.000 réfugiés entrés illégalement en Europe, afin de soulager la pression migratoire sur les pays méditerranéens tels que l’Italie et la Grèce.
Le 2 octobre, quelque 8 millions de Hongrois seront donc invités à répondre à la question : « Voulez-vous que l’Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non Hongrois, sans le consentement du parlement ? ». Ultime cartouche de Viktor Orban qui avait déjà transmis une demande contre les quotas à la cour de justice de l’Union Européenne, cette consultation ne sera validée que si la participation électorale est supérieure à 50% de la population.
Selon les gouvernements hongrois et slovaque, les quotas violent la souveraineté des pays et « s’apparentent à un abus de pouvoir de l’Union Européenne », comme Viktor Orban l’a martelé lors d’un discours en février dernier, durant lequel il a émis pour la première fois l’idée du référendum. Son gouvernement n’a d’ailleurs pas attendu que la consultation soit confirmée dans l’agenda pour enclencher la campagne contre les quotas : » Seuls les Hongrois peuvent décider avec qui ils veulent vivre en Hongrie », pouvait-on entendre dès le mois d’avril. Basés majoritairement sur la peur de voir des commandos terroristes s’infiltrer parmi les réfugiés, les arguments de Victor Orban ont été renforcés par les attentats survenus à Paris et Bruxelles.
Selon la Hongrie, plus de 17.000 migrants seraient déjà passés en 2016 par sa frontière sud avec la Croatie et la Serbie, pourtant barbelée depuis 2015. Et si le Premier ministre refuse d’accueillir les migrants venant d’Italie ou de Grèce, il ne se montre pas plus clément envers ceux parvenus à entrer sur son territoire. Pas moins de 4.000 condamnations auraient en effet déjà été prononcées pour franchissement illégal de la frontière.
Face au projet de référendum, la commission européenne rappelle quant à elle que le programme des quotas, qui doit se dérouler sur deux ans, « a été décidé lors d’un processus de décision sur lequel se sont accordés tous les Etats membres » et qu’il est d’ores et déjà juridiquement contraignant. Comme l’a souligné la chancelière allemande Angela Merkel, le référendum hongrois appellera à se prononcer « sur une politique qui est déjà à l’œuvre ». Mais cela, c’est loin d’être un souci pour Orban.
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