Brexit : Nigel Farage gagne… puis démissionne

Le Brexit ne suscite pas vraiment de vocations outre-Manche : dans le camp du « leave », les démissions s’enchaînent. Dernière en date, celle du leader du parti d’extrême droite Ukip, Nigel Farage, ce lundi 4 juillet.

« Pendant la campagne, je voulais retrouver mon pays. Maintenant, je veux retrouver ma vie« . Moins de deux semaines après la victoire du « Leave » lors du référendum sur le Brexit, le leader et co-fondateur du parti indépendantiste et europhobe Ukip, Nigel Farage, a annoncé sa démission ce lundi 4 juillet. Lors d’une conférence de presse, la tête de file des pro-Brexit a déclaré avoir « accompli sa mission » et vouloir « maintenant (…) retrouver (s)a vie ».

Quelques jours seulement après le référendum, il avait pourtant fait des gorges chaudes de la victoire de son camp au Parlement Européen, où il siège depuis 1999 : « Quand je suis venu ici il y a dix-sept ans vous dire que je voulais mener une campagne pour faire sortir le Royaume-Uni de l’Union Européenne, vous m’avez tous ri au nez… Vous ne riez plus maintenant ! » Mais à ce rythme-là, ce sont les partisans du Brexit qui vont bientôt perdre le sourire. Car si l’objectif a été atteint, le camp du « Leave » assiste depuis lors aux désertions en série de ses leaders. Le 30 juin, Boris Johnson, l’ancien maire de Londres annonçait ainsi à la surprise générale ne pas se présenter à la succession du Premier ministre démissionnaire, David Cameron.

La bataille continue

Nigel Farage assure néanmoins qu’il ne s’éloignera pas trop : « Je vais continuer à soutenir le parti, à soutenir son nouveau leader, je vais observer de très près le processus de négociation à Bruxelles et intervenir de temps en temps au Parlement Européen. » L’homme de 52 ans avait déjà démissionné deux fois, en 2009 et en 2015 de la tête du parti Ukip, avant de revenir. « La victoire du camp du Leave signifie que mon ambition politique est achevée« , affirme-t-il cette fois. Seul le temps nous montrera si la troisième est la bonne pour Nigel Farage, qui continuera de siéger au Parlement Européen. 

L’intéressé a beau arguer de ce qu’il veut, la nouvelle n’en passe pas moins sur les réseaux sociaux comme un défilement. « Farage et Boris ont dit de voter Leave. Nous avons voté Leave. Et puis ils sont partis », relève sobrement sur Twitter @KavytaK, tandis que @fionamoseley cingle : « Voilà, le passage de la patate chaud qu’est le futur du Royaume-Uni continue d’être passée ». Et James O’Brien, journaliste britannique sur LBC, de formuler la question qui se pose dorénavant : à qui le Royaume-Uni demandera-t-il des comptes si le Brexit se passe mal ?

Ironie de l’histoire, alors que les têtes de file du Brexit quittent le navire, l’opposition s’organise. Un cabinet d’avocat britannique, Mishcon de Reya, vient ainsi d’engager une procédure juridique pour des clients qui restent anonymes. « Pour l’actuel ou le prochain Premier Ministre, il est illégal d’invoquer l’article 50 sans l’approbation du Parlement« , affirme Kasra Nouroozi, l’un des membres du cabinet. Pendant que les gagnants se défilent, les perdants se remobilisent…


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