Trump accusé d'antisémitisme après un tweet anti-Clinton

La question de la valeur morale du candidat républicain à la présidentielle américaine se repose après qu’il a posté sur Twitter un photomontage nauséabond, accusant sa rivale Hillary Clinton de corruption sur fond… de billets de banque et d’une étoile de David.

Donald Trump ajoute une nouvelle gaffe à son tableau déjà bien chargé. Le candidat républicain à la présidentielle américaine a tweeté ce week-end un photomontage accusant sa rivale démocrate Hillary Clinton de corruption. Jusque-là, on ne dépasse pas l’outrance habituelle d’une campagne… Mais sur fond de billets verts, l’accusation de « candidate la plus corrompue de tous les temps ! » est insérée dans… une étoile de David. Produisant un amalgame juif-argent-corruption qui n’a bien sûr pas manqué d’être aussitôt relevé et dénoncé, poussant le candidat à modifier l’image.

L’effet est d’autant plus mauvais qu’il s’avère que l’image en question est tirée d’un site hautement controversé. Le 22 juin 2016, un anonyme avait en effet publié ce photomontage à l’étoile sur le forum « waybackmachine », connu pour rassembler des internautes antisémites. Ce qui en dit long sur les références de Donald Trump et de ses équipes…

Un candidat paradoxal

Si Donald Trump a modifié le montage, remplaçant l’étoile de la discorde par un simple rond, les réactions n’ont pas tardé à se faire entendre. Erick Erickson, élu conservateur, a accusé Trump de faire campagne pour plaire aux suprématistes blancs, accusant le candidat d’avoir été conscient du caractère antisémite de son tweet : « Sinon, pourquoi le remplacer ? ». Sur CNN, Corey Lewandowski, ancien directeur de campagne de Trump et journaliste de la chaîne, considère pour sa part que les interprétations concernant ce tweet dépassent largement l’ambition de départ de son auteur.

Ce tweet constitue quoi qu’il en soit l’énième étape d’un chemin ponctué de polémiques et de scandales qui ont accompagné le candidat durant toute sa campagne. Donald Trump a beau avoir affirmé en mars 2016 que sous sa présidence, Israël ne serait plus traité comme « un citoyen de seconde zone », cette déclaration ne fait que renforcer le caractère ambigu des propos de Donald Trump – qu’il tient également sur les musulmans. Outre les retweet de néo-nazis et les soutiens à des personnages tels que David Duke, affilié au Ku Kux Klan, le magnat de l’immobilier a en effet multiplié les déclarations d’un goût douteux. Lors d’un meeting devant la coalition juive républicaine, il avait ainsi flatté le don des juifs… pour les « négociations ». Manifestement incapable qu’il est de ne pas relayer les préjugés antisémites les plus éculés, même quand il veut plaire à la communauté juive.

 

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