Boris Johnson, David Cameron, Jeremy Corbyn… Après le Brexit, tous aux abris !

Alors que David Cameron se refuse à activer la procédure de sortie de l’UE à la suite du référendum qu’il a lui-même convoqué, son rival Boris Johnson, chef de file du « leave », renonce finalement à briguer le poste de Premier ministre. Et donc à gérer les conséquences d’un Brexit qu’il appelait de ses vœux…

Les Français se plaignent souvent de leur classe politique. Mais en ce moment, les Britanniques ne sont pas mieux servis. Depuis qu’ils se sont prononcés par référendum pour sortir de l’Union européenne le 23 juin, c’est bien simple : leurs dirigeants fuient leurs responsabilités les uns après les autres. Dernier coup de théâtre en date : Boris Johnson, ancien maire de Londres et principale tête d’affiche des pro-Brexit, annonce ce jeudi 30 juin qu’il ne briguera pas le poste de Premier ministre. Celui qui faisait pourtant figure de favori renonce donc à gérer les conséquences du choix pour lequel il a fait campagne avec acharnement…

Dans son discours, « Boris », comme l’appelle la presse anglaise, a d’abord souligné la « chance » que représenterait ce Brexit pour le Royaume-Uni et énuméré les défis qui attendent le futur locataire du 10, Downing Street. Avant de tout simplement se débiner : « Après avoir consulté mes collègues et considérant les circonstances au Parlement, j’en ai conclu que cette personne ne pouvait pas être moi. » Johnson s’est cantonné à affirmer qu’il apporterait « tout le soutien possible à la prochaine administration conservatrice ». Monsieur est trop bon…

Cameron part… mais pas tout de suite, et sans enclencher le Brexit

Dans le même genre, David Cameron se garde bien de mettre les mains dans le cambouis pour gérer les ennuis post-Brexit. Le Premier ministre, qui avait fait campagne pour rester dans l’UE, a annoncé sa future démission au lendemain du vote qui l’a désavoué. Mais Cameron ne compte pas quitter Downing Street avant que le parti conservateur ne lui trouve un successeur – c’est à dire lors du congrès des tories début septembre. Et dans le même temps, le Premier ministre refuse de déclencher la procédure de sortie de l’Union prévue par l’article 50 du traité de Lisbonne. Autrement dit, pas question pour lui d’assumer les conséquences du référendum qu’il a lui-même convoqué à la suite de sa réélection l’an dernier.

Le résultat est une situation ubuesque, bien résumée par un utilisateur de Facebook dont le texte mordant tourne sur les réseaux sociaux :

« L’homme qui a fait campagne pour le ‘leave’ parce qu’il espérait que perdre l’aiderait à prendre la tête de son parti a accidentellement gagné et ruiné toutes ses chances d’y arriver parce que l’homme dont il pensait qu’il ne pouvait pas perdre a perdu – mais a démissionné avant de faire effectivement ce sur quoi le vote portait. »

Vous suivez ? Mais ce n’est pas tout. Dans le camp d’en face, le spectacle n’est pas plus grandiose. Le parti travailliste est en crise ouverte depuis le référendum. 80% des députés du Labour ont voté une motion de défiance contre le chef du parti, Jeremy Corbyn, eurosceptique dans l’âme mais forcé de mener campagne pour le « in » – ce qu’il a fait à reculons. Malgré le désaveu, Corbyn se targue d’être soutenu par la base du parti et refuse de lâcher prise. Mercredi à la Chambre des Communes, David Cameron s’est payé le luxe de l’appeler à démissionner : « Pour l’amour du ciel, mon vieux, partez ! » Les politiciens britanniques se refilent la patate chaude du Brexit, mais pour se donner des leçons les uns aux autres, il y a toujours du monde.

 

 


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