Alain Juppé : "Le référendum de 2005 n'a pas été ignoré"

Pour le candidat à la primaire de la droite, le « non » français au projet de Constitution européenne a été entendu… puisqu’il n’y a pas eu de Constitution européenne ! Logique… sauf que la quasi-totalité des dispositions de ce texte étaient reprises deux ans plus tard par le traité de Lisbonne, ratifié sans référendum.

Le peuple britannique s’est prononcé par référendum pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 23 juin. Et ce vote réveille un souvenir de l’autre côté de la Manche, celui du refus français du projet de Constitution pour l’Europe en 2005. Onze ans après, alors que le « leave » britannique illustre à nouveau la défiance des populations européennes à l’égard de l’UE, les politiques français se voient encore demander des comptes à ce sujet. Invité de France Inter ce mardi 28 juin, Alain Juppé a ainsi dû répondre à cette question d’auditeur : « Pourquoi le non des Français au référendum de 2005 a-t-il été ignoré par le gouvernement français ? » Réplique du candidat à la primaire de la droite :

« Il n’a pas été ignoré puisque la Constitution n’a pas été mise en place. »

CQFD. Pour le maire de Bordeaux, le peuple a bel et bien été écouté puisque ce traité constitutionnel n’a jamais vu le jour. Sauf qu’en décembre 2007, au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, était signé le traité de Lisbonne, dont la plupart des dispositions reprenaient purement et simplement celles de la Constitution rejetée par les Français, mais aussi par les Hollandais. Un traité que Nicolas Sarkozy a ensuite fait ratifier par la voie parlementaire, et non par référendum. Alain Juppé admet cet épisode, mais en le justifiant par un argument assez spécieux :

« Alors après, il y un autre traité qui a été négocié. A cette époque-là, la France était hors du jeu, il fallait se remettre dans le jeu, voilà. »

Voilà. Et puis de toute façon, tout ça, c’est du passé, balaie ensuite le maire du Bordeaux, qui s’agace de devoir à nouveau s’expliquer sur ce sujet :

« Je voudrais quand même qu’on arrête de ressasser indéfiniment le passé. On n’est pas en 2005 ni en 2006, on est aujourd’hui en 2016, et le problème qui nous est posé est radicalement différent. Je le redis : c’est le peuple britannique qui a fait ce choix, nous devons le respecter. »

S’il s’agit de le respecter comme le choix des Français en 2005, le peuple britannique a du souci à se faire.

 

 


 

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