Pour Matthias Tavel, le choix du « Brexit » était à prévoir. Un réaction légitime face à une Europe autoritaire, ultra-libérale et régressive. Un vote trop rapidement attribué aux partis europhobes, UKIP et Tories en tête. Car selon lui, il existe aussi un « non » de gauche, un « non » qui s’oppose sur une base progressiste, incarné en France notamment par la voix de Jean-Luc Mélenchon.
Ce qui était prévisible arriva. Après la France et les Pays-Bas en 2005, après l’Irlande en 2008, après la Grèce en 2015, le référendum au Royaume-Uni est un « non » clair à l’Union européene. C’est tellement légitime face à une Europe autoritaire, ultra-libérale et régressive. Vous ne me ferez jamais voter pour ce « cauchemar européen ».
Vous ne me ferez jamais voter pour ce « cauchemar européen ». Les résultats seront à analyser avec précision mais le « Brexit » semble l’emporter clairement dans les milieux populaires et les zones de vote « travaillistes ». Le « remain » ne fait un bon score que grâce aux grandes villes et surtout à l’Ecosse et à l’Irlande du Nord où il avait une signification nationale claire face à Londres et vers Dublin pour l’Irlande du Nord.
En Angleterre et Pays de Galles, il y a clairement ce que nous pourrions appeler un « non de gauche à l’UE ». C’est aussi un vote clairement anti-oligarchie contre la caste. Mais il est totalement orphelin de d’incarnation politique progressiste. Donc le UKIP et les Tories anti-UE ont donné le tempo et ont beau jeu de clamer la victoire. Elle leur a été donnée avant même le combat. Renoncer à s’opposer sur une base progressiste à l’UE, c’est laisser le champ libre aux xénophobes et aux ultra-libéraux.
Si le choix en France était pour Le Pen ou pour l’UE, on serait mal embarqués. Heureusement, depuis 2005, une petite lueur républicaine, socialiste et écologiste porte un « non » progressiste à l’UE. Elle s’appuie sur le vote majoritaire du peuple français, c’est-à-dire sur le fait que l’UE est illégitime en France d’un point de vue démocratique.
Elle a un candidat pour 2017. C’est Jean-Luc Mélenchon. Il porte la l’idée de sortie des traités de l’UE pour permettre enfin la coopération entre les peuples et le protectionnisme face à la finance et aux multinationales. Et une stratégie crédible pour y parvenir : celle d’un rapport de force assorti de la préparation d’un plan B : la sortie par référendum. C’est autrement plus crédible que les vœux pieux et les belles paroles pour « réorienter l’Europe ».
Il serait peut-être temps que certaines bonnes consciences de gôche comprennent l’enjeu et la force du discours républicain sur la patrie et la souveraineté populaire de ce côté-ci de la Manche… Et arrêtent de confondre européisme et libre-échange avec internationalisme. Il en va de la survie de l’idée de progrès démocratique et social en France.
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