Les locaux de la CFDT vandalisés par des casseurs après la manif du 23 juin

Selon des témoins, un groupe de « casseurs cagoulés » a vandalisé hier les locaux du syndicat CFDT dans le 19ème arrondissement de Paris lors d’une manifestation sauvage. Ces casseurs se sont déchaînés après la très encadrée manif anti-loi Travail du 23 juin.

La manifestation syndicale du 23 juin dans l’après-midi, sauvée de justesse de l’interdiction, s’était déroulée dans un grand calme. Les casseurs, à l’origine de violences dans les rangs depuis quelques semaines, n’y avaient pas eu accès grâce à un système de filtrage très serré. Mais ces derniers se sont défoulés après la fin de la manif, choisissant notamment pour cible le local de la CFDT. Une centaine de personnes, constituées en manifestation sauvage non-autorisée, a ainsi saccagé la façade du siège de la CFDT situé boulevard de la Villette dans le 19ème arrondissement.

Peu après 21 heures, cette centaine de personnes cagoulées a quitté le quartier de Ménilmontant pour rejoindre celui de Belleville. En chemin, ils ont brisé les vitres du siège du syndicat – l’un des seuls à ne pas s’opposer frontalement à la loi Travail – et inscrit en lettres rouges sur la façade : « C’est fini de trahir » et « collabos« . A 22 heures, neuf personnes ont été interpellées et une enquête a été ouverte. L’un des casseurs a été retrouvé avec une « plaie à la tête » rue Saint-Maur.

Les réactions ne se sont pas faites attendre. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a immédiatement réagi sur Twitter : « Cette attaque violente est un coup direct porté à la démocratie. Stop à l’indignation sélective, ces agressions doivent être condamnées ! ». Il s’est inquiété vendredi matin sur plusieurs médias de la rareté des réactions suite à cette attaque. L’ensemble des syndicats s’est bien déclaré solidaire et a condamné ces actes de violence. Laurent Berger rencontrera par ailleurs Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, aujourd’hui à 14h30. Ministre qui lui-aussi a publié un communiqué pour dénoncer les dégradations.

La secrétaire générale adjointe de la CFDT, Véronique Descacq, a tenu à rappeler quant à elle que « les attaques contre la CFDT ne datent pas d’aujourd’hui. Depuis quelques semaines, un certain nombre de nos permanences ont été attaquées, envahies, tagguées. Ça a été le cas à Grenoble, à Toulouse, à Limoges… Cela doit cesser. C’est insupportable« .

Pour éteindre tout début de polémique sur une certaine guerre entre syndicats, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, principal syndicat d’opposition à la loi Travail, a envoyé dans la soirée un SMS à Laurent Berger condamnant « sans réserve ces attaques« . Dans un communiqué, la CGT dénonce ces bandes de casseurs qui auraient pour seul objectif « de détourner l’attention du coeur du problème qu’est la loi travail rejetée par une très large majorité des français et des organisations syndicales« . Et nomme un seul et unique responsable, le gouvernement : « Plus que jamais cela confirme la très grande responsabilité du gouvernement à permettre la sortie de l’impasse« . Laurent Berger a quant à lui évacué toute accusation : « Je n’attaque personne, je n’accuse personne, surtout pas d’autres organisations syndicales, mais je crois qu’il faut que chacun élève le débat« .

 

 

 

 

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