Des manifestants bloquent depuis ce 24 juin au matin l’accès à la raffinerie de Fos-sur-Mer. La guerre des nerfs entre gouvernement et opposants à la loi Travail n’est décidément pas terminée.
Ils pensaient pouvoir souffler, et revoilà déjà l’épreuve de force. Au lendemain de la manifestation « semi-statique » anti-loi Travail, organisée place de la Bastille, à Paris, le gouvernement imaginait sans doute avoir quelques jours de répit pour préparer le retour du texte devant l’Assemblée nationale, début juillet. Las, les manifestants réclamant le retrait de la loi Travail bloquent ce vendredi 24 juin l’accès au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), empêchant les camions de pénétrer sur le site, indique la CGT.
« Entre deux et trois cents manifestants ont mis en place un barrage filtrant depuis l’aube« , empêchant le passage des camions souhaitant effectuer le chargement d’hydrocarbures à l’entrée du dépôt pétrolier, a déclaré à l’AFP Virginie Cava, porte-parole de la CGT dans les Bouches-du-Rhône. « Nous demandons toujours le retrait de la loi travail« , a-t-elle ajouté, précisant que les voitures pouvaient toujours pénétrer sur le site.
Fin mai, six raffineries – dont celle de Fos-sur-Mer – sur les huit que compte le pays ont été bloquées par des militants, notamment de la CGT, pour protester contre le projet de loi El-Khomri. En conséquence, de nombreuses stations-service se sont retrouvées pendant plusieurs jours en pénurie de gazoil, au grand dam des automobilistes, contraints d’attendre parfois plusieurs heures pour obtenir du carburant.
De nombreuses voix socialistes, craignant un pourrissement de la situation, avaient alors plaidé pour une réécriture du projet de loi. Le patron des députés PS Bruno Le Roux avait notamment évoqué une modification de l’article 2 du projet de loi, qui concentre les critiques des opposants.
Le gouvernement avait au contraire choisi le rapport de force, en dénonçant d’abord des occupations illégales, puisque le droit de grève ne permet pas d’interdire l’accès de certains salariés à leur lieu de travail, puis en faisant débloquer les raffineries occupées par les forces de l’ordre. Le 24 mai à 4h15, la police avait débloqué les accès au site pétrolier de Fos, lors d’une intervention musclée dont la CGT avait dénoncé la violence. Un mois plus tard, le conflit entre le gouvernement et les opposants à la loi Travail n’a rien perdu de sa vigueur.
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