Les deux hommes avaient déjà été condamnés en 2013 dans le cadre du procès d’une filière d’envoi de djihadistes au Pakistan.
En garde à vue depuis mardi, Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz, respectivement âgés de 27 et 29 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce samedi soir par les juges antiterroristes. Connus des services de police, ils avaient tous deux été condamnés au côté de Larossi Abballa en septembre 2013 lors du procès d’une filière d’envoi de djihadistes au Pakistan. D’après les informations d’iTélé, Charaf-Din Aberouz habitait le même immeuble qu’Abballa aux Mureaux (Yvelines).
Ce samedi, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour «assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique et complicité» ainsi que «séquestration d’un mineur de moins de 15 ans», en lien avec une entreprise «terroriste». Lundi soir, Larossi Abballa avait tué à l’arme blanche Jean-Baptiste Salvaing, chef adjoint des unités de police judiciaire au commissariat des Mureaux, devant chez lui. Puis il s’était introduit dans le domicile familial pour y assassiner sa compagne, Jessica Schneider, secrétaire administrative au commissariat voisin de Mantes-la-Jolie. Leur petit garçon de trois ans avait été retrouvé sain et sauf, dans un état de sidération extrême.
Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs terroriste» et placés en détention provisoire. Également placé en garde à vue, un troisième homme de 24 ans a lui été relâché. Bien qu’aucune complicité directe n’ait été pour le moment décelée dans le cadre du double meurtre des policiers, c’est l’objet principal de l’enquête ouverte : comment Larossi Abballa a-t-il préparé cette attaque revendiquée par Daech ? Comment a-t-il choisi ses victimes ? A-t-il ou non reçu des ordres ? A-t-il bénéficié d’une aide logistique pour préparer ces assassinats, voire de complicités plus poussées ?
Lors du procès de la filière d’envoi de djihadistes au Pakistan en 2013, Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz, présentés comme les lieutenants du chef de cette organisation, Mohamed Niaz Abdul Raseed – un ressortissant indien – avaient été condamnés à cinq ans de prison. À l’époque, Saad Rajraji avait été désigné comme la cheville ouvrière du groupe. A l’instar de beaucoup d’autres, c’est sur les réseaux sociaux qu’il affichait son militantisme. Quant à Charaf-Din Aberouz, il avait indiqué qu’il «voulait jouer à la guéguerre, tirer à la kalachnikov et faire comme dans le jeu vidéo Call of Duty». À l’issu de ce procès, Larossi Abballa avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, une peine déjà couverte par sa détention provisoire.
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