2017 : les courbes de Mélenchon et Hollande en voie de croisement

Jean-Luc Mélenchon confirme sa percée dans les sondages : un sondage réalisé par BVA consacré au premier tour de l’élection présidentielle de 2017 le place au moins au niveau de François Hollande, en progression…

Les courbes sont sur le point de se croiser. Un sondage sur le premier tour de l’élection présidentielle de 2017, réalisé par BVA pour la presse régionale, teste les quatre candidats à la primaire de la droite les mieux placés. Jean-Luc Mélenchon, en hausse de deux points par rapport au mois de mai, fait jeu égal avec François Hollande dans deux cas… et le dépasse dans les deux autres, notamment dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy serait le candidat choisi par Les Républicains (LR).

Jusqu’à présent, le député européen n’avait devancé le président de la République sortant que dans un sondage, et uniquement dans le cas – à ce stade moins probable – d’une candidature LR portée par Bruno Le Maire. Ce nouveau sondage vient donc confirmer la dynamique observée depuis plusieurs semaines en faveur du candidat de « la France insoumise ». Sans qu’il soit pour l’heure possible de parler d’inversion des courbes avec François Hollande, puisque la marge d’erreur de cette enquête est de 2%, au-dessus de l’écart maximum entre les deux hommes.

Jean-Luc Mélenchon surfe particulièrement sur la contestation du projet de loi Travail, présentée par les personnes interrogées dans ce sondage comme le thème qui a le plus impacté les intentions de vote exprimées. Il profite sans doute aussi de l’exposition médiatique suscitée par son premier meeting de campagne, le 5 juin place Stalingrad à Paris : l’enquête a été réalisée moins d’une semaine plus tard, du 10 au 12 juin. 

La gauche éliminée dans tous les cas de figure

Dans l’hypothèse d’une candidature Juppé, le député européen ferait jeu égal à 14% des voix avec François Hollande, qu’il dépasserait en cas de victoire de Nicolas Sarkozy à la primaire (15% contre 14%). Dans le cas d’une candidature de François Fillon, Jean-Luc Mélenchon passerait également devant le locataire de l’Elysée (15% contre 14%). Enfin, si Bruno Le Maire emportait l’investiture de la droite, le leader du Parti de gauche et François Hollande seraient à égalité.

Cette dynamique prometteuse nourrit naturellement l’ambition affichée par Jean-Luc Mélenchon pour avril prochain. « Nous faisons une campagne pour gagner, cette fois-ci. Quand on part à 3% et qu’on finit à 11, on peut penser raisonnablement que quand on part à 12, on a une chance de finir beaucoup plus haut« , a estimé le candidat devant la presse le 24 mai dernier. En exagérant un peu : en juin 2011, Jean-Luc Mélenchon atteignait selon les sondages entre 6 et 10% des intentions de vote. Avant que sa cote ne grimpe vraiment à partir de mars 2012, avec un pic à 17% selon un sondage publié au début du mois d’avril, pour finalement réaliser 11,1% au premier tour, le 22 avril 2012.

Ce sondage masque en revanche quelques obstacles qui pourraient handicaper la marche de Mélenchon. Ainsi, la présence d’autres candidats de la gauche du PS n’y est pas envisagée. Il n’est pourtant pas exclu qu’Arnaud Montebourg se présente, comme le secrétaire national du PCF Pierre Laurent. L’écologiste Nicolas Hulot, qui a gauchisé son discours pendant que Mélenchon verdissait le sien, pourrait également prendre des voix au tribun s’il se déclarait candidat. Enfin, les sympathisants de gauche les plus fatalistes auront eux noté que dans toutes les hypothèses envisagées par ce sondage, la gauche est toujours éliminée au soir du premier tour.

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