Tuerie de Magnanville : "Il savait qu’il était sur écoute, ça le faisait rire"

Une jeune femme qui se décrit comme « la première et la dernière » petite amie de Larossi Abballa, le jeune Français de 25 ans qui a assassiné ce lundi 13 juin deux policiers à leur domicile à Magnanville, a témoigné sur France Info.

Elle témoigne sous le couvert de l’anonymat. Agent administratif dans une collectivité des Yvelines, l’ancienne petite amie de Larossi Abballa, le jeune Français de 25 ans qui a assassiné ce lundi 13 juin deux policiers à leur domicile à Magnanville, dans les Yvelines, se décrit sur France Info comme « la première et la dernière » petite amie du terroriste. 

Régulièrement en contact avec Larossi, qui avait d’ailleurs tenté de la joindre il y a seulement trois jours pour la voir « dix minutes » et « lui parler », la jeune femme apporte un éclairage sur le parcours du meurtrier qu’elle a connu à la cité des Musiciens, aux Mureaux, et avec lequel elle est restée en couple pendant cinq ans.

Restée proche de Larossi Abballa malgré leur rupture, elle brosse le portrait « d’un petit jeune de quartier qui pensait à s’amuser, à faire la fête (…) qui aimait toujours être bien habillé et coiffé », un jeune homme qui aimait « ce côté beau gosse » et qui est entré, plus tard, dans la religion. Au début, dit-elle, Larossi Abballa aurait changé « dans le bon sens » : « Il s’est rapproché de Dieu, il a voulu faire ses prières correctement. » « A aucun moment, je ne l’ai senti radicalisé », assure-t-elle.

« Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça »

Larossi Abballa sera pourtant condamné en 2013 à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour avoir participé à une filière d’acheminement de combattants au Pakistan. Il sera alors repéré par l’administration pénitentiaire pour son prosélytisme. Tout aurait donc basculé à la suite de cette condamnation. « Quand il est sorti de prison, il s’était beaucoup isolé, il préférait prendre ses distances et il avait changé d’amis », poursuit la jeune femme, qui précise : « A aucun moment, il ne m’a jugée, ni n’a arrêté de parler avec moi parce que je n’étais pas voilée ou parce que j’avais un jean troué ou un cuir ».

Au lendemain des attentats du 13 novembre, il lui aurait d’ailleurs dit : « Tu as vu comment les médias parlent de notre religion ? Ce ne sont pas de vrais musulmans qui ont fait ça… C’est du n’importe quoi ! » Etait-il sincère ? Ou a-t-il tenté de dissimuler ses réelles opinions ? Larossi Abballa aurait en tout cas prêté allégeance à Daech il y a à peine trois semaines. Récemment, il s’était rendu en pèlerinage à La Mecque avec des amis pendant quinze jours, se sachant parfaitement surveillé par les renseignements. 

« Il m’avait dit qu’il était sur écoute par rapport à son ancienne condamnation et qu’il avait une fiche S. Ça le faisait rire », ajoute l’ex-petite amie, qui confie avoir essayé de rappeler le terroriste présumé l’avant-veille du drame. Mais son numéro « ne marchait plus. »

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