L’association Défense de la langue française (DLF) pousse un coup de gueule contre le choix d’une chanson en anglais pour accompagner les Bleus lors de l’Euro 2016.
Le Coupe d’Europe de football va se dérouler en France du 10 juin au 10 juillet. Pour encourager l’équipe de France, la société Carrefour parraine un groupe musical français qui interprète un chant destiné aux supporteurs. Tout serait pour le mieux si ce groupe originaire du Nord de la France (qui a choisi pour nom Skip the use ?!) n’avait choisi de proposer une nouvelle mouture d’une chanson américaine rebaptisée « I was made for lovin’ you, my team ». Naturellement, les paroles seront incompréhensibles pour la plupart des dits supporteurs, mais qu’importe puisque qu’elles porteront le sceau d’Outre Atlantique.
Il est inadmissible qu’un groupe français chante en anglais pour encourager des joueurs français, disputant une épreuve internationale se déroulant en France !
Il est vrai qu’en 1998 on avait eu droit à la chanson de Gloria Gaynor, « I will survive », chantée par les joueurs eux-mêmes jusque sur le perron de l’Elysée…On ne demande pas à nos sportifs nationaux d’être des ambassadeurs de la culture et de la langue française, mais au moins qu’ils n’en soient pas les fossoyeurs.
La fédération française de football (FFF) n’est pas directement responsable de ce choix, mais elle n’a pas réagi publiquement pour le dénoncer et proposer un chant bien français. Il est vrai que des intérêts commerciaux lient la FFF et cette grande multinationale française.
La société Carrefour confirme ainsi son choix délibéré de la langue anglaise pour promouvoir sa marque. C’est dans les Carrefour city et les Carrefour market que s’approvisionnent des millions de Français avec le sourire commandé par le slogan de rigueur « j’optimisme ». Pendant qu’on y est, allons jusqu’au bout de la démolition de la langue française.
Cette nouvelle campagne de promotion de l’anglais s’inscrit dans une anglomania généralisée en France. Nos associations dénoncent depuis des années l’invasion de termes ou d’expressions anglaises qui viennent chasser nos propres mots en français. Pendant la Coupe d’Europe, on entendra des centaines de fois le mot coach au détriment d’entraineur ou sélectionneur. Les Français semblent avoir une attirance servile pour l’anglais. N’est-il pas curieux de noter que les Allemands ont crée le mot Fussbal, les Italiens, calcio, les Espagnols, fùtbol, les Portugais, futebol, et que les Français se sont contentés de reprendre tout cru le terme anglais football sans chercher à le franciser ?
Dans toutes les activités de la vie des Français, l’anglais s’immisce insidieusement : noms de boutiques, noms de produits, slogans, messages ou sonals publicitaires. Le français recule partout.
Hors de France, le désamour des Français pour leur langue est clairement perçu. L’intérêt pour l’apprentissage de notre langue diminue chaque année ; À Bruxelles, les partisans du tout-en-anglais ne se cachent plus et nos fonctionnaires parisiens doivent répondre aux documents rédigés uniquement en anglais. Des grandes écoles françaises, qui ont adopté des noms à consonance anglaise, financées en partie par les citoyens français, dispensent désormais en anglais des cours qui l’étaient jusqu’alors en français.
La loi du 4 août 1994, rappelant les dispositions de notre Constitution, établit que la langue française est la langue « de l’enseignement, du travail, des échanges et des services publics ». Plusieurs articles fixent des obligations d’emploi de la langue française pour les entreprises privées et le service public. Les infractions sont nombreuses et les associations de défense de la langue française, qui consacrent beaucoup de temps et d’énergie à tenter de faire respecter cette loi n’en peuvent mais. Face à la puissance des intérêts commerciaux, à l’américanisation des médias, à la relative inertie, voire complaisance, du monde politique, l’avenir de la langue française, face à l’anglais, est bien sombre.
Le salut viendra des Français eux-mêmes quand ils refuseront enfin la colonisation culturelle et qu’ils retrouveront l’amour de notre langue. Ils refuseront alors d’acheter des produits, si le nom et la publicité ne sont pas en français, de regarder des séries aux noms américains. Ils refuseront d’écouter les journalistes jargonnant en anglais. Ils exigeront que la langue française soit, avant tout autre langue, enseignée et pratiquée dans nos écoles. Ils la défendront à l’étranger et dans les instances internationales.
Tout tient finalement à la fierté que peuvent encore avoir nos concitoyens de notre pays et de notre langue.
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