Grogne sociale durant l'Euro 2016: le ras-le-bol monte dans les hôpitaux

Les urgences du centre hospitalier de Versailles ont déposé un préavis de grève. Un peu partout en France, les personnels hospitaliers fatiguent. A l’heure de l’Euro 2016 et à la veille de l’été, faut-il s’attendre à un vaste mouvement de contestation ?

Le mouvement a débuté jeudi 9 juin. A l’inverse de celui des éboueurs ou des cheminots, il se fait peu remarquer : même en grève, le service des urgences du centre hospitalier de Versailles continue de tourner, les personnels assurant leur mission de soin malgré tout. Pourtant, médecins et paramédicaux sont fatigués. Depuis des mois, les équipes de Versailles souffrent d’un sous-effectif chronique – sept postes de médecins ne sont pas pourvus – et font face à une activité toujours plus soutenue. Et ce n’est pas terminé : elles ont été sollicitées pour intégrer le dispositif de secours de l’Euro 2016 de football.

« Les limites du service public hospitaliers sont atteintes », confie le docteur Wilfrid Sammut, praticien hospitalier au SAMU 78 et délégué du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHAR-E). « L’épuisement, la pénibilité sont une réalité », ajoute-t-il. Des négociations avec la direction de l’établissement sont en cours, afin que des moyens humains soient attribués au service des urgences et au SAMU et que soit enfin appliquée la directive fixant à 48 heures le temps de travail hebdomadaire maximum des urgentistes.

L’exaspération et l’épuisement ne sont pas une spécificité versaillaise. Un peu partout en France, le ras-le-bol gagne dans les couloirs des hôpitaux, où les conditions de travail se dégradent tandis que les salles d’attente de désemplissent pas. « Nous entrons de nouveau dans une période où des gens quittent le métier », constate Christophe Prudhomme, urgentiste à l’hôpital Avicenne, en Seine-Saint-Denis, et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) et de la CGT Santé. Il y a quelques jours, les urgences de Meaux, en Seine-et-Marne, ont ainsi évité de justesse une fermeture temporaire, faute de médecins disponibles. L’été dernier, déjà, plusieurs services d’urgences hospitalières avaient été contraints de baisser le rideau quelques jours, en raison d’un manque chronique de blouses blanches.

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply