Un vote était organisé ce dimanche 5 juin pour que les Suisses se prononcent sur l’instauration d’un revenu de base universel pour tous versé par l’Etat. D’après les premiers résultats, 78% d’entre eux se sont montrés défavorables au projet.
Le projet était simple : que l’Etat verse un revenu minimum de base pour tous, afin d’éradiquer la pauvreté et de laisser la possibilité à tous de vivre dignement. Alors que l’idée de cette alternative aux formes d’aides financières existantes, nommée “revenu de base universel”, fait son chemin en France, les Suisses l’ont rejetée massivement, ce dimanche.
Les résultats définitifs seront communiqués dans la soirée, mais d’après un premier état des lieux, 78% de la population s’est prononcée contre ce projet qui avait engendré de vifs débats dans le pays. “On est très contents », a malgré tout déclaré Ralph Kunding, l’un des initiateurs de cette réforme, à l’agence suisse ATS, précisant qu’ils partaient “de très loin”.
C’est un collectif se revendiquant « indépendant de tout parti ou groupement politique » qui avait lancé la pétition à l’origine du projet. Elle proposait de verser chaque mois une allocation à tous les Suisses et étrangers vivant dans le pays depuis au moins cinq ans, soit 2.500 francs suisses (2.260 euros) par adulte et 650 francs suisses par mineur. Dans ce cas de figure, 25 milliards de francs suisses (22,6 milliards d’euros) par an auraient été nécessaires pour mettre à bien ce projet.
“Être payé sans travailler, ça aurait été un grand pas. L’initiative n’était pas très claire, elle était surtout destinée à alimenter une discussion”, a réagi le politologue Andreas Ladner sur la chaîne RTS. Dans la sphère politique, on avait vite dénoncé un projet trop couteux et idéaliste. « C’est un vieux rêve, un peu marxiste. Pleins de bons sentiments irréfutables mais sans réflexion économique », avait ainsi déclaré à l’AFP le directeur du Centre international d’études monétaires et bancaires à Genève, Charles Wyplosz, qui considère que « les gens en feront moins » s’il advenait que la rémunération soit déconnectée de la valeur travail. En 2012, les Suisses s’étaient illustrés en refusant de voir passer leurs congés payés de quatre à six semaines.
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