[Vous ne rêvez pas] Erdogan condamne la répression policière en France

Il est sans doute l’un des chefs d’Etat les moins bien placés pour pouvoir critiquer la gestion des manifestations en France et dénoncer la répression policière. Erdogan vient pourtant de le faire, en se léchant les babines.

Il est l’homme de la violence, le chef d’Etat à cause duquel la répression policière a fait huit morts et 8.000 blessés en 2013 lors de manifestations, celui qui n’hésite pas à faire enfermer les journalistes des médias d’opposition en les accusant de « tentative de coup d’Etat » et même « d’aide à un groupe terroriste« . Bref, il est Recep Erdogan, président turc. Et ce 30 mai, il a jugé bon de donner quelques leçons à la France en s’exprimant sur les manifestations contre la loi Travail :

« Je condamne la violence exercée par la police française contre les gens qui usent de leur droit de manifester. (…) [Les pays d’Europe] nous avaient fait remarquer qu’ils étaient inquiets [de la situation en Turquie]. Eh bien, moi aussi, je suis préoccupé par ce qui se passe en France. »

Peu avant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc y était allé avec le même toupet en faisant part de sa « préoccupation » et en demandant aux autorités françaises d’éviter « tout usage excessif de la force« .

Ces déclarations qui pourraient sortir tout droit du site parodique du Gorafi font office de renvoi d’ascenseur pour Erdogan, lui qui avait été la cible d’une délibération de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) en juin 2013. Les eurodéputés y dénonçaient : 

« Dans des dizaines de villes du pays, des centaines de milliers de personnes ont exprimé leur désaccord avec l’attitude des autorités et pris part à des manifestations. Dans de nombreuses villes, ces manifestations ont donné lieu à des confrontations violentes avec les forces de l’ordre, marquées par le recours systématique au gaz lacrymogène, aux canons à eau et, dans certains cas, aux tirs de balles en caoutchouc.

L’Assemblée parlementaire déplore que le bilan s’élève à quatre morts, dont un policier, et presque 4 000 blessés [un chiffre revu à la hausse depuis, ndlr]. »

Depuis, Erdogan est semble-t-il devenu incontournable en Europe pour gérer la crise migratoire et ses voisins européens font preuve d’une grande souplesse. Le président turc, lui, en profite pour se moquer ouvertement d’eux…

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply