Grèves, blocages, manifestations : la CGT muscle son jeu ce 26 mai

Grèves, blocages de dépôts de carburant, mobilisation dans les centrales nucléaires et manifestations… l’intersyndicale opposée à la loi El Khomri, CGT en tête, a décidé de montrer ses muscles ce jeudi 26 mai. Avec le soutien de principe d’une majorité de Français.

Face au refus du gouvernement de revenir à la table des discussions, la CGT et les autres composantes de l’intersyndicale – FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL et UNL – ont décidé d’afficher leur détermination. Ils ont appelé ce jeudi 26 mai à une huitième journée de mobilisation contre la loi El Khomri, bientôt en discussion au Sénat.

Si la mobilisation s’était un peu tassée, le mouvement social a repris des couleurs le 19 mai, avec 128.000 à 400.000 manifestants dans les rues de France après l’utilisation par Manuel Valls du 49-3. Un regain qui a décidé l’intersyndicale, CGT en tête, à muscler son jeu. Ce jeudi doit en faire la démonstration, et donner des sueurs froides à Manuel Valls, qui a lancé mercredi à des députés inquiets : « La CGT ne fait pas la loi dans le pays ». Outre les manifestations, le gouvernement doit faire face à plusieurs actions de blocage, sur les routes comme dans les entreprises, et à des grèves. 

Les raffineries toujours touchées

Du côté des raffineries, mercredi, cinq sur huit au total étaient encore touchées. Malgré une communication qui se voulait rassurante, le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, a finalement dû admettre que le gouvernement avait commencé à puiser dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers. L’équivalent de trois jours de stock sur cent quinze disponibles a été utilisé jusqu’à présent… Ce jeudi, en plus, « la plupart des ports » sont en grève, indique la CGT. Une grève qui doit durer jusqu’à vendredi, selon l’appel de la puissante fédération des docks et des ports, « en réponse à la répression » lors du déblocage lundi des accès du dépôt pétrolier de Fos-sur- Mer (Bouches-du-Rhône). Selon La Provence, les agents portuaires de la société Fluxel, qui gère l’activité pétrolière du Grand port maritime de Marseille-Fos, ont même voté la prolongation de leur grève jusqu’à samedi.

Les centrales nucléaires se mobilisent

Dans les centrales nucléaires, le mouvement prend aussi. « Dans toutes les centrales où la CGT est majoritaire, soit 16 sur 19, il y a eu des assemblées générales et la grève a été votée« , a affirmé un porte-parole de la CGT-Energie. Ce qui ne signifie pas pour autant que la France devrait replonger dans le Moyen-Age et s’éclairer à la bougie : la fédération, rejointe par FO sur certains sites, a certes prévu de compliquer la production avec des blocages de site, des baisses de production et des barrages filtrant pour les personnels, mais il y aura bel et bien encore de l’électricité dans les chaumières. 

Pas de grosses perturbations à la SNCF

Au niveau des transports, à la SNCF et dans l’aviation civile, on se mobilise aussi. Mais les perturbations devraient se faire sentir plus légèrement que lors des précédentes journées d’action. Pour les TGV, 4 sur 5 rouleront. En région parisienne, sur le RER, le trafic est annoncé « quasi normal » sauf sur la ligne B où quatre RER sur cinq circulent malgré tout. Sur les autres lignes, les perturbations devaient rester identiques à mercredi, avec 2 TER sur 3 (y compris bus de remplacement) et 6 Intercités sur 10.

Pas de quotidiens nationaux

En revanche, si aujourd’hui vous vouliez lire votre quotidien national préféré, peine perdue. Il faudra se rabattre sur L’Humanité, seul canard à avoir bénéficié de la mansuétude de la CGT du Livre qui a décidé de se mettre en grève. Le journal communiste y échappe car il est le seul à avoir accepté de publier une tribune contre la loi Travail du secrétaire général de la CGT…

 

Le mouvement garde le soutien de principe des Français

Six Français sur dix (62%) estiment le mouvement contre la loi Travail « justifié« , selon un sondage Ifop pour RTL réalisé après le début des blocages de raffineries et dépôts de carburants et publié ce jeudi. Dans le détail 34% estiment le mouvement « tout à fait justifié » et 28% « plutôt justifié« . Par proximité partisane, les sympathisants du Front de gauche et du Front national sont sans surprise les plus nombreux à juger le mouvement justifié, avec respectivement 88% et 78% d’entre eux. A l’inverse, les sympathisants socialistes ne sont que 49% à comprendre le mouvement et ceux du parti Les Républicains 43%.

Dans une précédente enquête, réalisée les 19 et 20 mai, soit avant le blocage des raffineries, les Français étaient un peu plus nombreux (65%) à estimer ce mouvement justifié.


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