Autriche : l'extrême droite battue, l'écologiste Van der Bellen élu président

L’élection définitive de l’écologiste Alexander Van der Bellen à l’élection présidentielle en Autriche a été confirmée ce lundi 23 mai après-midi. Avec 50,3% des voix, il bat Norbert Hofer, le candidat de l’extrême droite FPÖ.

[EDIT lundi 23 mai, 16h23] L’extrême droite battue !

Le principal quotidien autrichien, le Kronen Zeitung, annonce l’élection définitive de l’écologiste Alexander Van der Bellen devant Norbert Hofer, le candidat de l’extrême droite FPÖ. Ce dernier a reconnu sa défaite sur Facebook. « Je vous remercie pour votre grand soutien. Bien sûr, je suis triste aujourd’hui (…) Cette campagne électorale n’est pas perdue mais c’est un investissement dans l’avenir« , écrit Norbert Hofer. Alexander Van der Bellen a été élu avec 50,3% des voix, indique le ministère de l’Intérieur.

Un suspense inédit

Un résultat qui arrive au terme d’un suspense inédit. Dimanche soir, à l’issue du dépouillement des bulletins déposés dans les urnes, les deux candidats étaient donnés au coude-à-coude. Restait encore à prendre en compte les centaines de milliers de votes par correspondance pour trancher ce scrutin plein d’incertitudes, pour lequel les partis de gouvernement n’avaient donné aucune consigne de vote.

Le FPÖ, parti incarnant l’extrême droite autrichienne, était favori. Son candidat, Norbert Hofer, s’était imposé au premier tour en avril, réunissant 36,4% des suffrages. Face à lui, le candidat indépendant Alexander Van der Bellen, ancien chef des Verts autrichiens, avait remporté 20,4% des voix. Contre toute attente, ils avaient éclipsé les sociaux-démocrates (SPÖ) et les conservateurs (ÖVP). Du jamais vu depuis 1945, alors que les deux partis gouvernaient le pays de concert depuis 2008.

Incarnant l’aile libérale du FPÖ, parti eurosceptique et anti-immigration, Norbert Hofer, 45 ans, n’avait pas eu beaucoup de mal à trouver ses thèmes de campagne : la montée du chômage et la crise migratoire, 90.000 migrants ayant demandé l’asile en Autriche en 2015. Il promettait la dissolution du Parlement en cas de refus d’adoption des réformes prévues pour endiguer l’immigration, ou encore l’abolition de la loi de 1947 qui interdit la constitution d’un parti nazi…

Une progression de l’extrême droite en Europe

La défaite de Hofer n’occulte pas un fait marquant confirmé par cette élection : la progression de l’extrême droite en Europe. En mars dernier, l’Allemagne a vu l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti eurosceptique, triompher aux élections régionales. En Pologne, ce sont les ultra-conservateurs du parti Droit et Justice (Pis), également eurosceptiques, qui sont à nouveau au pouvoir depuis 2015. En avril dernier, c’est en Serbie que l’extrême droite marquait son retour au Parlement avec 7% à 8% des suffrages.

Une poussée qui fait jubiler Marine Le Pen. Au soir du premier tour de l’élection présidentielle autrichienne, elle s’était réjouie de la première place du FPÖ, déclarant que « dans énormément pays d’Europe, il y a une très forte poussée des mouvements patriotes. Ça devient le sens de l’histoire« . Alliés au sein du même groupe au Parlement européen, les deux partis ont entamé une campagne de dédiabolisation dans leurs rangs. A l’instar du parti frontiste français, le FPÖ tente de mettre à mal les accusations d’antisémitisme auxquelles il fait face… Pour reporter son courroux sur l’islam et l’Union européenne. 

 


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