Nicolas Sarkozy est venu dans le JT de TF1 ce 22 mai au soir pour développer ses propositions contre les casseurs lors des manifestations anti-Loi Travail. Enfin, « ses » propositions, pas vraiment…
Nicolas Sarkozy a semble-t-il une solution pour aider François Hollande à rétablir l’ordre dans le pays, en pleine crise sociale. C’est du moins ce qu’il est venu annoncer sur TF1 ce 22 mai au soir. S’agit-il de trouver une porte de sortie pour le blocage des raffineries ? Non. De lui souffler une idée pour améliorer la loi Travail ? Pas franchement. D’instaurer un dialogue avec les membres de Nuit Debout ? Que nenni. Sur TF1 ce dimanche soir, Sarkozy est venu proposer son remède anti-casseurs. Enfin, plutôt un remède composé d’idées entendues à droite et… à droite, depuis que les casseurs sont au centre de l’attention.
Ses idées presques originales tiennent en quatre points : d’abord, « rétablir les peines plancher pour toute personne qui porte atteinte à l’intégrité physique à un représentant de l’autorité publique qui porte un uniforme« . Sarkozy fait ici référence à cette voiture de police incendiée alors que ses deux occupants, des policiers, avaient à peine eu le temps d’en sortir. Les quatre auteurs présumés de ces violences sont actuellement mis en examen pour tentative de meurtre. Sarkozy préconise donc d’aller plus loin en réinstaurant une peine incompressible lorsqu’il s’agit de s’en prendre à un « représentant de la République« . En réalité, l’idée a déjà été mise sur la table le 17 mai par le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. Pour observer le copier-coller, c’est ici.
La seconde solution Sarkozy vise surtout à mettre en difficulté les organisateurs des manifestations contre la loi Travail et Nuit Debout. Sarkozy préconise en effet que « les organisateurs qui déclarent ces manifestations en assument la responsabilité civile, c’est-à-dire financière« . Et de citer en exemple : « Quand une vitrine est cassée, une voiture de police brûlée, quand des dommages physiques sont faits sur des fonctionnaires, des militaires ou des policiers… » Cette fois-ci, l’idée a été piquée à Bernard Accoyer, député LR et ancien président de l’Assemblée nationale, qui a déposé une proposition de loi en ce sens le 18 mai.
Troisième idée « neuve » ? « Je souhaite qu’on interdise préventivement et administrativement à un certain nombre de casseurs français et étrangers, que l’on connaît, de participer à ces manifestations. » Il faut cette fois-ci aller chercher du côté du patron du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, pour trouver la même idée. Il y a cinq jours, il a annoncé le dépôt d’une proposition de loi en ce sens, pour que « les individus connus pour des faits de violence sur voie publique » soient interdits de manifestations.
Notons par ailleurs que le gouvernement s’est déjà servi de l’état d’urgence pour interdire certaines personnes de manifester. Le 17 mai, le préfet de police de Paris, Michel Cadot s’est d’ailleurs pris un soufflet car le tribunal administratif de Paris a suspendu neuf des dix arrêtés interdisant à des militants antifascistes de se rendre aux manifestations anti-loi El Khomri. Cinquante-trois autres arrêtés avaient en revanche bien été pris dans le reste de la France.
Revenons à Nicolas Sarkozy. Sa quatrième et dernière idée consiste à dissoudre immédiatement « tous ces groupes d’ultra gauche« . Ici, la proposition est plus ancienne et se retrouve à droite comme à l’extrême droite. Elle avait par exemple surgi en 2014 après les débordements en marge des manifestations en hommage à Rémi Fraisse. Marine Le Pen pour le FN ou Eric Ciotti pour l’UMP de l’époque avaient proposé cette solution. Marion Maréchal-Le Pen l’a ressortie à l’Assemblée le 19 mai face à Bernard Cazeneuve.
On ne pourra en tout cas pas reprocher à Nicolas Sarkozy de ne pas écouter les idées des autres…
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