Dans un entretien au « Parisien » ce dimanche, l’ancien ministre de l’Economie et du Redressement productif va toujours un petit peu plus loin dans le dévoilement de ses intention pour 2017, avec notamment le lancement de son site présidentiel. Une stratégie de maintien de l’attention médiatique débutée début mai.
« Je reste un citoyen engagé, et comme tous les Français je n’accepte guère le cours des choses.« Dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche 22 mai, l’ancien ministre de l’Economie et du Redressement productif sème de nouveau des petits cailloux en vue de 2017. Une semaine à peine après son ascension annuelle du Mont Beuvray, où il avait lancé, entouré de nombreux journalistes impatients, un appel pour construire un « grand projet alternatif », Arnaud Montebourg lance aujourd’hui son site, Leprojetpourlafrance.fr.
Carré bleu aux rayures blanches horizontales, le logo de cette plate-forme numérique « sur laquelle il est possible de débattre, commenter, contribuer et voter », n’est pas sans rappeler la marinière arborée par l’ancien ministre pour vanter les mérites d’un mixeur d’une célèbre marque, et à travers lui le Made in France. Vingt-huit groupes de travail plancheraient déjà sur son projet de campagne. Parmi les élus, on compte l’ex-conseiller élyséen Aquilino Morelle et Hakim El Karoui, qui n’est autre que l’ancienne plume de Raffarin.
Malgré la multiplication progressive et calibrée de ses apparitions médiatiques, pas question pour autant d’annoncer clairement ses intentions pour la course à la présidentielle. « Il est prématuré pour moi de prendre une telle décision », déclare le socialiste, jugeant toutefois « l’hypothèse réaliste« . Quant à l’éventualité d’une primaire avortée, il lui apparaît « évident » qu’il « ferait usage de sa liberté ». Autrement dit : sans primaire, Montebourg pourrait foncer en solo.
Celui qui assurait déjà voir « le système politique « en train de s’effondrer sous la méfiance des Français » » dans un entretien accordé à France 2 le 8 mai dernier affirme une nouvelle fois son inquiétude quant à la santé du pays. Pour lui, « le passage en force de la loi El Khomri est la déchirure de trop« . Il la place dans le sillon d’une politique qui « mène à l’appauvrissement des classes moyennes » et qui « conduira tout droit à la prise du pouvoir par le Front National » si elle est poursuivie.
Pour lutter contre le chômage, l’entrepreneur propose « une politique puissante de patriotisme économique« . Encore une fois, le made in France n’est jamais bien loin. « Je propose de réserver au moins 80% (des dépenses de marchés publics) aux PME françaises pendant au moins cinq ans, le temps pour le pays de se réindustrialiser ». Quant à l’augmentation du salaire de Mr Ghosn, PDG de Renault, Arnaud Montebourg considère qu’il « faut une réforme de l’entreprise, avec le patronat et les syndicats ».
Une nouvelle fois, l’ancien ministre de l’Economie n’éparne pas Emmanuel Macron dont il juge la démarche « peu compatible avec l’exercice des lourdes fonctions qu’il occupe » quand son mouvement En Marche est évoqué. Le chef de l’Etat est également dans sa ligne de mire. Arnaud Montebourg ironise sur le « ça va mieux » martelé par François Hollande. « Cette formule navigue entre slogan publicitaire et déni de réalité« , juge-t-il.
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