Loi Travail : après le 49-3, Valls passera-t-il en force face aux grévistes ?

Face aux blocages des routiers et d’opposants à la loi Travail qui perturbent l’accès à des ports et aéroports dans l’Ouest, Manuel Valls s’est essayé ce jeudi 19 mai à cette pédagogie condescendante qu’on lui connaît au micro de RTL. Avant d’expliquer qu’il ne se refusera pas d’envoyer les forces de l’ordre les déloger… Cela ne vous rappelle rien ?

Il souhaite donc dégager la route au projet de loi Travail. Après le passage en force à l’Assemblée nationale la semaine dernière et le recours au 49-3, Manuel Valls a expliqué ce jeudi 19 mai qu’il envisage d’envoyer les forces de l’ordre déloger les routiers qui bloquent l’ouest de la France. Au micro de RTL, le Premier ministre a visé ce jeudi matin les chauffeurs routiers qui, avec des syndicalistes de la CGT, montent depuis lundi soir des barrages près des ports, raffineries et aéroports, « centres névralgiques économiques » dont « l’accès doit être possible ».

Les routiers n’auraient pas lu le texte…

Invitant les routiers « à lire le projet de loi Travail », Manuel Valls leur explique ce matin qu’il « n’y aura pas de conséquences sur (leur) rémunération, sauf accord de branche signé par une majorité des organisations syndicales ». Et d’expliquer que la loi n’aurait « pas de conséquences » sur leur rémunération et les heures supplémentaires. Les chauffeurs routiers, eux non plus, n’auraient donc pas compris le texte, influencés pas « les appels à la grève » de FO et de la CGT. Ces syndicats, « minoritaires dans le secteur du transport routier », ne feraient « qu’attiser les inquiétudes »

Après ce court instant de « pédagogie » quelque peu condescendante, le Premier ministre n’a pas hésité à menacer les routiers d’interventions policières pour mettre un terme à leur mouvement. « L’accès aux centres névralgiques économiques » doit être maintenu, répond Manuel Valls quand on lui demande s’il est prêt à faire dégager les accès. Et ce, « même si c’est une difficulté supplémentaire pour les forces de l’ordre ».

Un ton rassurant mais donneur de leçon, une ode au dialogue social et une promesse de passage en force s’il le faut… la méthode rappelle furieusement celle utilisée pour l’ensemble de la loi Travail. Quelques jours avant d’annoncer le 49-3, Valls affirmait encore sur Public Sénat : « Il faut faire confiance au dialogue social et aux partenaires sociaux »… Le dialogue, une qualité dont fait preuve le Premier ministre depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail.


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