Au terme de la manifestation parisienne contre la loi Travail de ce jeudi 17 mai, des membres des services d’ordre de la CGT et de FO ont été visés par des jets de pierres. Des actes commis par des casseurs, dans une ambiance tendue où certains manifestants reprochent aux syndicats une connivence avec la police.
La place Denfert-Rochereau a été le théâtre d’une scène surréaliste ce mardi 17 mai. Au terme de la manifestation parisienne contre la loi Travail, des casseurs ont attaqué des membres du service d’ordre de la CGT et de Force ouvrière, victimes de jets de pierres. C’est la deuxième fois depuis le début de la mobilisation que les syndicalistes sont ainsi pris à partie.
L’étincelle : un communiqué de la préfectureLors de la précédente journée de mobilisation contre la loi El Khomri, le jeudi 12 mai, la CGT a déploré dix blessés parmi ses « troupes », quand FO en a recensé trois. Ceux-ci ont été pris à partie par plusieurs personnes qui, au long du cortège, les ont qualifié de « collabos » des forces de l’ordre. La cause de cette agressivité ? Un communiqué de la préfecture de police de Paris du 11 mai qui expliquait que les deux parties avaient préparé ensemble le tracé du cortège « afin d’apporter le maximum de sécurité et de garantir le bon ordre de cette manifestation ». Les syndicats et la police se réunissent en effet à la veille des manifestations pour décider du parcours. Mais, les termes du communiqué ont semble-t-il échaudé certains manifestants.
La tension était encore palpable ce mardi 17 mai, où se sont retrouvés entre 11.000 et 12.000 manifestants selon la police, 50.000 d’après la CGT. Dès l’élancement du cortège près de l’Ecole militaire, à 14h15, les insultes fusent. « SO (service d’ordre), collabos ! », entonnent des dizaines de manifestants se situant à l’arrière et autour du « carré » de tête, où se trouve notamment le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. Principalement jeunes, ces contestataires reprochent vivement aux membres du service d’ordre de « ne pas protéger les manifestants », mais d’être « complices des policiers ». Les syndicalistes tentent tant bien que mal d’expliquer à leurs néo-opposants qu’ils « se trompent d’ennemi ». D’après une journaliste du Monde présente sur place, un manifestant visiblement blessé au nez affirme avoir « été frappé par un membre du service d’ordre de la CGT » ce mardi, ce qui décuple la tension.
Grosse tension à Denfert-Rochereau entre manifestants et BAC+SO. #manif17mai pic.twitter.com/nLqIMKeKt2
— Hugo-P. Gausserand✏️ (@HugoGausserand) 17 mai 2016
Dans cette ambiance tendue entretenue par de nombreux manifestants, les services d’ordre des syndicats vont être les victimes physiques de quelques casseurs. Arrivés place Denfert-Rochereau vers 16h15, ces mêmes syndicalistes chargés de la sécurité du cortège se munissent de battes de baseball, matraques et autres barres en bois ou métalliques. De quoi énerver d’autant plus ceux qui leur font face et créer l’incompréhension des observateurs de la scène. Quelques dizaines de casseurs vont leur jeter des pierres. Les services d’ordre répliquent en relançant des projectiles, avant que la police n’évacue la place au moyen de gaz lacrymogènes. C’est dans cette ambiance plus que confuse que se profile la prochaine manifestation, ce jeudi 19 mai.
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