Dans un entretien au « JDD » ce dimanche 15 mai, Jean-Luc Mélenchon constate la santé chancelante du Parti socialiste et appelle les frondeurs à le rejoindre dans la course à la présidentielle de 2017. Pas gagné, alors que les autres acteurs de la gauche de la gauche restent divisés.
L’autorité de l’Etat ? « Au bord de l’effondrement ». Le Parti socialiste ? « En décomposition chaotique ». Manuel Valls ? « Il n’a plus de majorité et plus d’autorité dans sa propre famille politique ». Dans le tableau qu’il dresse de la France pour le JDD ce dimanche 15 mai, Jean-Luc Mélenchon distribue les zéros pointés à la majorité au pouvoir. Mais le candidat à la présidentielle de 2017 caresse les frondeurs du PS dans le sens du poil, eux dont il sent qu’il n’ont jamais été aussi près de larguer les amarres de Solférino.
« Soyez conséquent », demande ainsi le co-fondateur du Parti de gauche aux frondeurs, qu’il supplie de « trouver les deux signatures qui manquent » à une motion de censure de gauche contre le gouvernement avant le retour de la loi El Khomri en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, en juillet. À défaut, prévient-il, « le bloc d’opposition de gauche (…) doit voter la prochaine motion de censure, quel qu’en soit l’auteur », même de droite donc.
Après être parti seul vers 2017 sans prévenir personne, Jean-Luc Mélenchon veut désormais rassembler autour de lui, au-delà des composantes habituelles de la gauche de la gauche qui restent à convaincre. Mais pour ceux qui ont tenté l’aventure de la motion de censure, il n’y a plus d’alternative, veut-il croire : « Les frondeurs doivent maintenant assumer les conséquences de ce choix et faire équipe avec moi ». Un grand saut que, jusqu’à présent, personne n’a osé franchir dans les rangs des frondeurs.
Mais cette fois, Jean-Luc Mélenchon y croit, « dans deux mois Valls sera renversé ». Car « il faut que la loi travail soit retirée et que Valls s’en aille », combattre « l’acte de dictature » que représente « la violence du 49.3 », « la mobilisation sociale doit continuer ! »
En bisbille avec les écologistes, fâché avec les communistes, sous la menace d’une éventuelle candidature d’Arnaud Montebourg qui irait lui tailler des croupières, l’ancien leader du Front de gauche se voit néanmoins « en situation d’être au second tour ». Car le fond de l’air, sent-il, est « au partage des richesses » et à « la refondation des institutions ». Reste à voir si la météo est la même à l’Assemblée, au-dessus du banc des frondeurs.
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