Qui remplacera le charismatique maire de Londres Boris Johnson ? En lice, deux candidats que tout oppose : le conservateur et milliardaire Zac Goldsmith et Sadiq Khan, avocat, député travailliste depuis 2005, issu d’une famille pakistanaise immigrée, modeste, symbole de la méritocratie à l’anglaise. Ce vendredi 6 mai, les résultats de début de soirée ont entériné la victoire de Sadiq Khan.
>> Cet article a été publié une première fois le 5 mai 2016.
Il est à lui seul tout un symbole. Anglais, né dans un quartier populaire du sud de la capitale, Tooting, (où il vit toujours), issue d’une famille pakistanaise immigrée, modeste, – son père était chauffeur de bus, sa mère couturière -, Sadiq Khan, un avocat de 45 ans, député travailliste depuis 2005, brigue la mairie de Londres dont l’élection a lieu ce jeudi 5 mai. Pour faire notamment en sorte, dit-il, que « tous les Londoniens » bénéficient à leur tour « des mêmes opportunités que celles que cette ville a apportées, à [lui] et [s]a famille. »
Favori dans les sondages (48% d’intentions de vote selon The Telegraph), Sadiq Khan a en face de lui un autre symbole de taille, le conservateur Zac Goldsmith, un homme d’affaires de 41 ans, fils héritier du milliardaire eurosceptique Jimmy Goldsmith. Entre les deux candidats, que tout sépare, la campagne a été tendue, voire émaillée de coups bas.
Zac Goldsmith reprochant par exemple, en janvier dernier, à son rival, de confession musulmane, d’être « radical et source de divisions ». Des accusations qui s’appuient d’après RFI sur le fait que « l’ancien beau-frère de Sadiq Khan, Makbool Javaid, a participé dans les années 1990 à des rassemblements d’Al-Muhajiroun, une organisation djihadiste interdite en 2005 » et que ce dernier avait été « aperçu à deux reprises, en 1997 et en 1998, aux côtés du prédicateur islamiste radical Omar Bakri », qui avait par la suite « qualifié de « magnifiques » les kamikazes du 11 septembre 2001. »
De son côté, Sadiq Khan, n’a pas hésité à dénoncer « de façon très ferme » (…) « toute forme d’extrémisme ». Ce qui lui vaut d’être menacé par une fatwa depuis qu’il s’est exprimé, entre autres, en faveur du mariage pour tous. Quant à son ancien beau-frère, Sadiq Khan confie ne plus avoir de liens avec lui depuis 2006 et le divorce de sa soeur.
Des accusations, poursuit RFI, qui ont fini par se retourner contre le propre Zac Goldsmith, qui a soigneusement pris la pose, en avril dernier, aux côtés d’un imam accusé de défendre des positions proches de celles véhiculées par l’Etat islamique et que les conservateurs auraient approché pour séduire l’électorat musulman. Pour certains observateurs, parmi lesquels la correspondante de BFM au Royaume-Uni, Sadiq Khan n’a au contraire pas cherché à « mettre en avant sa religion » au cours de la campagne. « Le sujet intéresse beaucoup plus à l’étranger qu’à Londres« , a-t-elle par ailleurs constaté.
#BFMTV @AshleyChevalier : « Sadiq Khan n’a pas mis en avant sa religion pendant la campagne. Ça intéresse bcp plus à l’étranger qu’à Londres »
— Neila (@Neila) 5 mai 2016
Au-delà de l’instrumentalisation de la peur, deux priorités ont marqué la campagne pour la mairie de Londres cette année : les transports, chers et surchargés et le logement, les loyers ayant dans certains quartiers explosé alors que la population et la demande n’ont cessé de croître (plus 900.000 habitants depuis 2008).
Pro-business et pro-européen, Sadiq Khan séduirait, lui, écrit France TVInfo, « aussi bien dans les quartiers pauvres qu’à la City (…) à un mois du référendum sur le Brexit. » Résultat du scrutin ce vendredi 6 mai.
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