"Le Supplément" : quand Alain Juppé promet de refaire… du Hollande en 2017

Les deux propositions phares avancées par Alain Juppé en matière d’économie dans « Le Supplément » qui lui était consacré de dimanche 24 avril ont comme un air de déjà-vu, voire de déjà-raté…

Le renouveau c’est Bruno, déclame le candidat Le Maire à la primaire de la droite. Et l’ancien, c’est Alain ? Invité ce dimanche 24 mars dans un Le Supplément sur Canal+ tout entier consacré à lui, Alain Juppé a dévoilé quelques-unes des propositions économiques qu’il s’apprête à développer dans un nouveau livre.

« Nous sommes en mai 2017, vous êtes élu président de la République (…) que faites-vous immédiatement pour les banlieues ?« , lui demande Ali Baddou. « Je vais engager des réformes de fond dans deux directions« , répond le maire de Bordeaux, qui commence par celle-ci, destinée à « créer des emplois » : « Première mesure, zéro charge pour le Smic, baisse des charges jusqu’à 1,8 fois le Smic« .

Premier problème : l’idée a déjà été mise sur la table, par un certain… François Hollande. Second problème : elle a été retoquée par le Conseil constitutionnel pas plus tard que le 6 août 2014 ! François Hollande avait voulu baisser les charges des salariés payés entre 1 et 1,3 fois le Smic, une mesure qui devait s’appliquer à partir du 1er janvier 2015. Or, voici ce que lui ont répondu les Sages :

« En réservant la réduction dégressive des cotisations sociales aux seuls salariés dont la rémunération, équivalent temps plein, est comprise entre 1 et 1,3 Smic, alors que ces salariés continueront de jouir d’un niveau de prestations sociales inchangé (…), le législateur a institué une différence de traitement (…) qui méconnaît le principe d’égalité ».

Résultat, fin août 2014, François Hollande annonce, pour compenser le retoquage de sa mesure, la fusion de la prime pour l’emploi (PPE) et du RSA activité, entrée en vigueur le 1er janvier dernier. A laquelle le gouvernement a annoncé, en janvier également, l’ajout d’une prime de 2.000 euros aux PME qui embauchent un salarié rémunéré jusqu’à 1,3 fois le Smic.

Deuxième « axe fondamental » avancé par Alain Juppé en matière d’économie : « Je veux lancer très vite, peut-être le lendemain [de son élection, ndlr], un grand plan pour l’apprentissage et l’alternance« . Concrètement, donc, Alain Juppé souhaite commencer son quinquennat… comme se sera terminé celui de François Hollande. En janvier dernier, toujours, le chef de l’Etat a ainsi lancé son « plan de relance de l’apprentissage », avec pour objectif 500.000 apprentis d’ici à 2017. Pour un candidat qui a prétendu, sur le même plateau, que le gouvernement actuel était « en train de plonger« … Alain Juppé compte-t-il saisir les mêmes bouées ?

 

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