Pédophilie : une victime dénonce le silence des jésuites d’un lycée de Paris

Au lycée jésuite Saint-Louis-de-Gonzague, un prestigieux établissement du 16e arrondissement de Paris, l’un des responsables jésuites se serait livré, dans les années 50, à des attouchements sexuels sur plusieurs élèves, révèle France Inter ce mardi 19 avril. Ces cas auraient dans un premier temps été passés sous silence par la direction de l’établissement et par le chef des Jésuites de France.

C’est un lycée prestigieux, niché dans l’un des quartiers les plus huppés de la capitale. Un lycée jésuite fréquenté, en son temps, par des « personnalités » aussi variées que Bruno Le Maire, Luc Chatel ou encore, Jean-Louis Servan-Schreiber, journaliste et frère du fondateur de L’Express. Là, au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, dans le 16e arrondissement de Paris, l’un des responsables jésuites se serait livré, dans les années 50, à des attouchements sexuels sur plusieurs élèves, selon une victime qui dénonce ce mardi 18 avril sur France Inter le silence de la direction de l’établissement.

A l’époque, Jean-­Pierre Martin­-Vallas, 70 ans aujourd’hui, est âgé de 8 ans. Il participe à une colonie de vacances organisée par le père L. lorsque, un soir, ce dernier se serait glissé dans son lit. « Il commencé à me caresser le torse en passant ses mains sous ma veste de pyjama et à un moment, il a passé sa main à l’intérieur de ma culotte de pyjama sur les fesses », témoigne la victime. « J’ai réagi », poursuit-il, le père « est sorti du lit » et « je n’en ai plus entendu parler. »

Pendant longtemps, jusqu’à la mort de ses parents « qui étaient proches du père jésuite »,  Jean-­Pierre Martin­-Vallas n’osera pas parler. Puis il décide de contacter un millier d’anciens élèves, convaincu de l’existence d’autres victimes. Il reçoit alors « dix témoignages, dont certains très édifiants »

« Ces enfants doivent avoir trouvé un équilibre de vie satisfaisant »

En 2010, il finit par alerter l’établissement et le chef des Jésuites en France, le père Grenet, qui lui opposent tour à tour « une fin de non-recevoir » : « J’estime que 40 ans après les faits », écrit même en réponse le père Grenet comme le rapporte France Inter, « ces enfants doivent avoir trouvé un équilibre de vie satisfaisant et qu’il n’y a pas lieu de les perturber. De plus, ce prêtre étant mort, il n’y a aucun intérêt à faire une enquête. »

Mais Jean-­Pierre Martin­-Vallas signale bientôt son cas au Vatican. En 2014, un « groupe d’accueil » est finalement mis en place. Si le père Grenet consent désormais, en pleine affaire Barbarin, à se rendre « disponible » pour « entendre » tous ceux qui en feraient la demande, il continue de freiner l’ouverture « d’une enquête plus large » sur d’autres agissements éventuellement commis dans d’autres établissements à d’autres périodes. « Est­-ce que je dois faire une enquête plus large, pour voir si des choses se sont passées dans d’autres établissements, honnêtement je ne peux pas vous répondre aujourd’hui », ose-t-il.

 

Pédophilie : révélations en cascade pour l’Eglise catholique de France

En pleine affaire Barbarin, outre le cas du lycée Saint-Louis-de-Gonzague, l’évêque d’Orléans a révélé ce lundi 17 avril lors d’une conférence de presse avoir retiré ses derniers ministères à un prêtre de la ville mis en examen en 2012 pour des faits de nature pédophile après un signalement de l’Église. Les faits remonteraient à 1993 et se seraient produits à l’occasion d’un camp du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait ce prêtre en tant qu’aumônier, dans le sud-ouest de la France, a précisé l’évêque, qui a agi après avoir été contacté par une victime en 2011.

« J’ai aussitôt saisi le procureur. L’enquête est en cours et aurait mis en évidence huit ou neuf cas d’attouchements sur mineurs, sur des victimes âgées d’une douzaine d’années« , a indiqué Mgr Jacques Blaquart. « J’aurais dû le faire plus tôt », a-t-il reconnu, ajoutant que ses prédécesseurs avaient eu connaissance de ses agissements et avaient pris « des mesures conservatoires » contre le prêtre, aujourd’hui âgé de 65 ans, pour éviter qu’il soit seul en contact avec des jeunes, mais ils n’avaient pas porté plainte. Le procès de ce prêtre, aussi aumônier auprès des Scouts d’Europe, pourrait avoir lieu l’an prochain. Selon l’évêque, il a reconnu les faits.

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